Le vice-président du Conseil de la nation et membre du Comité central du FLN, Abderrezak Bouhara, a affirmé que la condamnation du colonialisme français a été faite par le peuple. «Le verdict a été prononcé et exécuté. La preuve est que nous sommes indépendants. Nous avons réussi en sept ans ce que d'autres n'ont pas pu réaliser en en un siècle», a-t-il dit hier sur les ondes de la Chaîne III. D'après lui, la lutte contre la colonisation est une action que doivent faire les pays colonisés et les pays colonisateurs. «Il faut agir pour la libération de certains esprits notamment dans les pays colonisateurs. Ils doivent se libérer de leurs crimes et c'est dans l'intérêt de la France de reconnaître les crimes qui ont été commis dans notre pays. Il y a des Français qui l'ont fait et il y a des français qui l'ont écrit», dit-il. Cependant, le vice-président du Conseil de la nation croit que la demande du pardon est une affaire française. «Il appartient aux Français de prendre conscience et de se prononcer sur le rôle à jouer dans la décolonisation ou pas», ajoute-t-il. Cette sortie médiatique coïncide avec celle de Dahou Ould Kablia, président de l'association des anciens du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (Malg) qui a déclaré dimanche à un quotidien arabophone que le projet de loi criminalisant le colonialisme ne peut trouver de fondement juridique. «L'idée aujourd'hui d'une loi criminalisant le colonialisme, initiée par certaines parties, en réponse à des lois françaises, même si elle peut se justifier d'un point de vue moral, ne peut avoir de fondement juridique», a-t-il précisé. Concernant la réécriture de l'histoire, M. Bouhara assure qu'elle est en train de se faire avec les témoignages des Algériens. «Mais elle est aussi écrite par des témoignages étrangers en particulier des témoignages français. Quant nous comptons le nombre d'ouvrages édités en France sur la Révolution algérienne, on constate que les Français s'intéressent énormément à cette page de l'Histoire de la colonisation», note-t-il. «Les français font leur travail, il nous appartient à nous de faire le nôtre et c'est ce que nous sommes en train de faire. Le meilleur moyen de nous défendre c'est de bien faire les choses chez nous», fait-il remarquer.