« Aujourd'hui, la démocratie en Tunisie est menacée par un climat de terrorisme et d'extrémisme religieux », prévient e politologue tunisien Abdwahed Mekni, suggérant aux citoyens qui souhaitent voir ce double scrutin les soulager du chômage, de l'inflation, de la cherté de la vie et de la violence, d'opter pour des politiques qui pourraient éradiquer les racines du terrorisme. « Plus le champ sera prêt pour l'approche démocratique et plus rapidement la route sera coupée pour tous ceux qui veulent porter atteinte aux libertés sous le prétexte de la lutte antiterroriste », explique-t-il. Et d'ajouter : « Les prochaines élections ne résoudront pas le sort des Tunisiens ; comme celles qui les ont précédées, c'est une partie de la solution et la pierre angulaire de la transition démocratique, mais le chemin vers la construction démocratique nécessite aussi la citoyenneté, la gouvernance et le respect des piliers de l'Etat et de l'Etat de droit ». S'il est difficile de prédire les résultats d'une élection sur laquelle pèse selon, certains partis, l'argent sale qui menace l'expérience tunisienne, selon le président Marzouki, plus que le terrorisme, il y a fort à parier que les partis islamistes comme Ennahda qui ont été confrontés à la réalité, ne pourraient pas réaliser les scores de 2011. En attendant ces scrutins dont celui de la présidentielle qui voit la participation de vingt-sept candidats dont trois anciens membres du gouvernement de Ben Ali et plusieurs vétérans de la politiquee, dont Béji Caïd Essebsi, 87 ans, président du Parlement en 1990-1991 et Premier ministre après la révolution, le ministère de l'Intérieur tunisien annonce l'arrestation des membres d'une « cellule terroriste » à Gabès, et d'un réseau « spécialisé dans l'enrôlement » des jeunes Tunisiens pour aller « combattre » dans les foyers de tension dans le monde. Les unités de la garde nationale « ont arrêté à Gabès un dangereux terroriste Alaeddine Tahri et les membres de sa cellule terroriste », et « saisi deux fusils-mitrailleurs de type Kalachnikov, un revolver, une grenade et des munitions », a indiqué un communiqué du département de l'Intérieur. Les unités de la garde nationale à Gabès continuent à traquer d'autres éléments terroristes appartenant à l'organisation « Okba Ibn Nafaa », ajoute le communiqué qui a également fait état de l'arrestation « de trois membres d'un réseau spécialisé dans l'enrôlement des jeunes Tunisiens pour aller combattre dans les foyers de tension dans le monde ».