Le groupe parlementaire du RND s'est réuni, hier au siège du parti, pour débattre des contours du projet de la loi de finances pour 2015 devant être soumis après-demain à l'Assemblée populaire nationale. « Le budget d'aujourd'hui est une partie de l'avenir du pays », affirme Abdelkrim Harchaoui, expert économique et ancien ministre des Finances. Selon lui, ledit texte renferme des facteurs positifs, mais qui doivent être maintenus à long terme. D'où le besoin de réfléchir à des solutions durables pour faire face aux aléas du marché international, marqué ces dernières années par l'instabilité. Harchaoui a estimé que l'apport de l'Etat en tant que puissance publique est toujours considérable. Mais cet état de fait se doit de changer afin que « tout le monde s'implique » dans le développement national. L'orateur a fait remarquer que la crise mondiale de 2008 continue de sévir, à tel point « que la prévision économique sur une semaine est devenue impossible ». Les Etats qui ne résistent pas à la mondialisation seront marginalisés. En tant que parlementaire, il s'interroge sur l'impact que peut avoir cette situation sur l'économie algérienne souffrant toujours de la dépendance aux hydrocarbures. La stabilité financière à long terme est-elle assurée ? Peut-on préserver l'avenir des générations par le recours à la seule ressource épuisable qu'est le pétrole ? Harchaoui pose ces questions pour démontrer l'importance des prévisions économiques dans ce sens. Chiffres à l'appui, l'ancien ministre des Finances a tenu à préciser que la loi de finances est établie sur la base d'un prix du baril de pétrole brut fixé à 37 dollars, alors « qu'elle devrait tenir compte du prix réel pratiqué sur le marché mondial ». Cette loi est caractérisée par un prix de change estimé à 79 dinars pour un dollar, une hausse des importations de marchandisess, une hausse du volume des exportations des hydrocarbures de 3,68% et la croissance économique hors hydrocarbures de 4,25%. La structure des équilibres budgétaires prévue pour l'année 2015 concerne la hausse de 18.896 milliards de dinars du PIB, contre 18.191 milliards DA pour la loi de finances actuelle, avec un recul de croissance à 3,8%, et le maintien de la moyenne de croissance du PIB, tirée par les secteurs du bâtiment et des travaux publics, les services et les hydrocarbures. Quant au Fonds de régulation des recettes, il devrait se renforcer l'année prochaine par un montant de 2.634 milliards de dinars, grâce à la hausse des exportations d'hydrocarbures. Harchaoui a insisté essentiellement sur la nécessité de rationaliser les dépenses publiques, d'encourager l'investissement dans les secteurs producteurs hors hydrocarbures et de relancer le crédit à la consommation en ce qui concerne le produit local. S'agissant de l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail, il a fait remarquer que cet article sera remplacé par un décret qui fixera à nouveau les paramètres du SNMG. Sauf qu'il faudrait bien étudier la question au risque, dira-t-il, « de causer un dérapage de l'ensemble des salaires ».