La femme algérienne est venue au combat d'une manière spontanée, dans le feu de l'action. Elle occupe une très grande place dans l'histoire, notamment dans la lutte de Libération nationale. Une réalité qui a inspiré Lotfi Bouchouchi pour en faire sa première fiction. Le réalisateur a justement présenté, hier, à Alger, en avant-première, devant la presse, son long métrage « Le puits », produit par l'AARC (Agence algérienne pour le rayonnement culturel), le FDATIC avec le soutien du ministère de la Culture, réalisé dans le cadre des célébrations du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Les faits remontent aux années soixante. Des soldats de l'armée française suspectent un village à Laghouat de prêter refuge à des moudjahidine qu'ils accusent d'avoir décimé un commando français. Les villageois se retrouvent assiégés. Privés d'eau et de nourriture, les villageois ne savent plus où donner la tête... Lutte, angoisses, rêves et beaucoup de bravoure sont dépeints avec talent dans ce film. Entre présent et passé, la mémoire s'incruste, par l'image et le texte. Le réalisateur Lotfi Bouchouchi en parle : « Le film s'intéresse, tout particulièrement, à ces Algériens aux destins croisés qui se sont sacrifiés pour l'indépendance de l'Algérie. Le film raconte ainsi l'engagement, jusqu'au sacrifice suprême de petites gens, pas forcément connues du paysage médiatique. » Les scènes, elles, sont essentiellement tournées en extérieur. « Le puits » (90 minutes) est une belle fresque dédiée aux sacrifices de celles et ceux qui ont combattu pour la liberté, celle qui incarne l'identité nationale dans son aspect le plus significatif et le plus large. Réalisateur de talent, Lotfi Bouchouchi, en véritable conteur d'histoire, amoureux de l'image, après avoir longtemps fait dans le documentaire, signe ici son premier long métrage. Un bel hommage que la sortie de ce film à la veille du 60e anniversaire du déclenchement de la lutte armée.