Le ministre des Finances a souligné les engagements des pouvoirs publics de consolider les actions de développement durable dont la concrétisation des objectifs du prochain plan quinquennal, la réalisation des infrastructures de base, la satisfaction des besoins des citoyens, l'amélioration de leurs conditions de vie ainsi que la poursuite du soutien aux couches défavorisées. Et ceci malgré un environnement international défavorable. Et pour cause, selon le ministre, la préparation de la loi de finances pour 2015 intervient dans un contexte de tensions géopolitiques, d'incertitudes et de « ralentissement de la croissance au niveau mondial », ce qui va influer sur « la demande, plus particulièrement dans la zone euro » et donc sur les recettes des hydrocarbures de l'Algérie, avertit-il. Au niveau mondial, la croissance sera donc en baisse de 3,3%, au même titre qu'en 2013, tirée essentiellement par les pays émergents. Cela n'influe pas cependant sur les équilibres financiers de l'Algérie, « mais cela nous lance une sorte d'alerte qu'il faut prendre au sérieux », poursuit Djellab. Le ministre a comparé la situation financière de l'Algérie entre 2013 et 2012 où notre balance a enregistré un excédent de 7 milliards de dollars et où les réserves de change sont passées de 190 milliards de dollars à 194 milliards avec un niveau d'inflation qui a baissé de 8% à 3,5%. Il a rappelé le taux de croissance atteint par les secteurs des BTP et de l'agriculture, tout en soulignant l'effort de l'Etat en matière de transferts sociaux dont le montant a atteint les 60 milliards de dollars soit 30% du PIB en 2013. Baisse du fonds de régulation des recettes à fin 2014 Toutefois, le grand argentier du pays n'omet pas d'exprimer ses inquiétudes au vu de la hausse des importations (4,5%) qui ont atteint 43,8 milliards de dollars, avec en parallèle une baisse des recettes en devises, quoique tout à fait symbolique. Une situation qui devrait inciter, selon lui, à la prudence. Les recettes d'exportations ont atteint, en effet, 46 milliards de dollars contre 47,1 milliards en 2012. Les importations devraient encore croître (3,8%) durant les six premiers mois de l'année en cours. Pour le projet de loi de finances pour 2015, Djellab table sur une croissance de 3,42% et de 4,25% en dehors du secteur des hydrocarbures, la fiscalité pétrolière devant progresser de 3,3%. Pour ce qui est du budget, le gouvernement, qui compte, selon le ministre, « poursuivre ses programmes de développement dans les domaines de l'habitat, des transports ainsi que ses aides aux catégories défavorisées, ses subventions aux produits de première nécessité, tels l'huile, le sucre, les céréales », a prévu un budget en hausse de 15,7% pour 2015. Cette hausse couvrira également « l'augmentation des salaires de la fonction publique, les pensions et retraites... ». Le budget 2015 a tenu compte aussi des implications financières de l'abrogation de l'article 87 bis du droit du travail, du soutien aux tarifs de dessalement de l'eau (37,5 milliards de dinars)... Ces engagements sont mentionnés au moment où le fonds de régulation des recettes est passé, à fin 2014, en clôture à 4.429,3 milliards de dinars contre 5.563,5 milliards de dinars en 2013. Le ministre a reconnu que le budget 2015 devra connaître un déficit de 22% du produit intérieur brut soit de 8 % si l'on se fie au calcul du cours réel du baril de référence.