Des participants au premier congrès international féminin « Pour une culture de paix » ont plaidé, hier, à Oran, pour l'application de la loi permettant la lutte contre la violence sur les femmes. Les textes de loi « doivent être accompagnés de mécanismes d'application » permettant de lutter contre ce phénomène, comme cela se fait de par le monde, ont indiqué les participants à un atelier intitulé « Violences à l'égard des femmes, quelles solutions ? ». Imene Hayef, représentante de l'ONU femmes en Algérie, a souligné, dans son intervention, que « les violences physiques ou sexuelles contre les femmes représentent une discrimination et une violation des droits fondamentaux de la personne que l'ensemble des pays doivent éradiquer ou du moins freiner ». « Outre les lois, des politiques et des stratégies publiques sont à mettre en place pour criminaliser la violence conjugale », a-t-elle ajouté. Au niveau mondial, le taux de prévalence des violences physiques et/ou sexuelles se situe entre 29 et 62%. Une femme sur quatre au monde a été au moins violentée durant sa grossesse, a-t-elle soutenu. « Banir ces pratiques est l'un des objectifs du développement durable de l'ONU pour l'année 2015 », a-t-elle déclaré. Pour leur part, les avocates Anissa Smati-Belahssen et Nadia Aït Zaï, qui est aussi présidente du réseau Wassila pour l'aide aux femmes violentées, ont abordé l'avant-projet de loi pénalisant les actes de violence contre les femmes. Ce projet accentuerait les peines à l'encontre de ceux qui violentent les femmes, qu'ils soient père, frère ou époux, tout en introduisant un élément nouveau concernant le harcèlement sexuel dans un lieu de travail et dans la rue et les violences verbales sévères, à condition que la victime engage une procédure juridique, ont-elles expliqué. Selon elles, des textes de loi sur la violence à l'égard des femmes existent en Algérie, mais leur application nécessite des mécanismes spécifiques.