Stéphane Hessel, résistant rescapé de Buchenwald et co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948 est l'hôte depuis 48 heures de la ville d'Oran où il a donné trois conférences sur des sujets aussi brûlants et d'actualité que la cause palestinienne. Diplomate, ambassadeur, celui qui a été esté en justice dernièrement en compagnie de 24 personnes en France, dont la sénatrice des Verts, d'origine algérienne, Alima Boumediène-Thiery, pour «discrimination et provocation à la haine raciale», en raison de la campagne de boycott des produits des colonies israéliennes à laquelle ils ont appelé, a exhorté à agir contre l'impunité de l'Etat d'Israël «dont les crimes de guerre contre la population de Ghaza sont inacceptables». Derrière ces accusations, le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme a porté une série de plaintes contre des Français participant à une campagne internationale de boycott de produits israéliens fabriqués dans les colonies. Cette campagne internationale, nommée "BDS-Boycott, Désinvestissement, Sanctions", a été lancée par les Palestiniens le 4 juillet 2005. Considéré comme étant l'un des membres actifs du tribunal Russel sur les crimes de guerre en Palestine, M. Hessel, et devant un parterre d'étudiants de la faculté de droit de l'université de Belgaïd, a réitéré son statut d'opposant à la politique répressive d'Israël tout comme il a appelé le président américain et l'Europe à faire pression pour «que les choses changent et font barrage à une négation historique lourde de conséquences dont souffre le peuple palestinien meurtri depuis plus de 60 ans». L'orateur évoquera au passage son origine allemande et juive avant d'être naturalisé Français en 1947. Il rappellera la campagne de boycott lancée contre les compagnies internationales qui contribuent à l'essor des colonies israéliennes. Le tribunal Russel qui devra se réunir du 20 au 22 novembre prochain à Londres inscrit son action dans le prolongement des résolutions de l'ONU qui doivent être appliquées, selon le conférencier. Rappelons que Johannesburg, la capitale de l'Afrique du Sud accueillera à son tour les travaux du tribunal Russel sur les crimes de guerre en Palestine.