Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, rencontrera demain, à Washington, le négociateur en chef, Saeb Erakat, pour des discussions sur le processus de paix israélo-palestinien, a annoncé, vendredi dernier, la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki. « John Kerry accueillera une délégation palestinienne pour des entretiens visant à aller de l'avant dans le processus de paix bloqué », a déclaré Jennifer Psaki, précisant que Kerry compte aussi évoquer avec l'équipe palestinienne les moyens de « faire baisser les tensions à Al-Qods ». Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki, avait annoncé, jeudi dernier, à la radio Voix de la Palestine, que le président Mahmoud Abbas et le secrétaire d'Etat américain avaient convenu, le 12 octobre dernier, au Caire, de reprendre les pourparlers en décembre prochain. Il a aussi indiqué qu'une délégation de haut niveau, comprenant Saeb Erekat et Majed Farraj, chef des renseignements palestiniens, se rendra aux Etats-Unis à la même date pour participer à des pourparlers avec des officiels américains à Washington sur le futur processus de paix au Moyen-Orient. Sur le terrain, les choses se corsent. Les Palestiniens ont manifesté en masse, vendredi dernier, contre la fermeture de la Mosquée Al-Aqsa. Une dizaine ont été blessés, dont un par balle. « Ce fut une journée noire et une catastrophe », a regretté le cheïkh d'Al-Aqsa, Azzam al-Khatib, dans un prêche. Seuls quelques milliers de fidèles ont pu venir l'écouter, car malgré la décision de rouvrir le passage, les abords du parvis de la Mosquée ont été placés en état de siège. Environ 9.000 fidèles ont prié dans les rues autour de la vieille ville. Le parti Fatah, au pouvoir, avait appelé à une « journée de colère ». A Ramallah, l'imam a repris les mots prononcés la veille par le président palestinien. Il a qualifié la fermeture de l'esplanade des Mosquées (Al-Aqsa et le dôme du Rocher) non seulement de « déclaration de guerre aux Palestiniens mais également à l'ensemble des musulmans à travers le monde ». Il a lancé un appel à ces derniers et aux oulémas pour défendre le troisième lieu saint de l'Islam. Dans la bande de Ghaza, des milliers de personnes ont pris part à deux rassemblements distincts à l'appel du Hamas et du Jihad islamique. Les Palestiniens, qui mènent depuis quelques semaines ce qu'ils appellent « la bataille d'Al-Aqsa », s'alarment de l'intention prêtée au gouvernement israélien d'autoriser les juifs extrémistes à prier sur l'esplanade. Ils s'indignent, en outre, des restrictions imposées à l'accès au site dans lequel il leur est permis de prier contrairement aux juifs. Sur le plan diplomatique, le soutien à l'Etat palestinien continue en Europe. Après la Suède et le Parlement britannique, la Finlande n'exclut pas la possibilité de reconnaître l'Etat de Palestine. « Je considère la reconnaissance de l'Etat palestinien comme une possibilité. S'il y avait un accord de paix, ce serait très clair », a souligné le ministre finlandais des Affaires étrangères, Erkki Tuomioja, dans une interview publiée, vendredi dernier, par le quotidien finlandais, Demokraatti.