Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, recevra, aujourd'hui, à Washington, le négociateur en chef palestinien, Saëb Erakat. Il évoquera avec lui « plusieurs propositions américaines pour relancer le processus de paix », a déclaré, samedi dernier, un responsable palestinien. « Il est clair que l'Administration américaine veut que nous écartions notre projet d'aller devant le Conseil de sécurité », a-t-il ajouté, sans préciser le contenu des « propositions ». Le dernier round de pourparlers entre Israéliens et Palestiniens, tenu en avril dernier sous l'égide des Etats-Unis, avait échoué au terme de neuf mois d'un dialogue de sourds. Suite à cet échec, la direction palestinienne a annoncé qu'elle allait réclamer au Conseil de sécurité de l'ONU une date butoir à la fin de l'occupation et a affirmé mener des négociations pour obtenir les neuf votes nécessaires à l'adoption d'un tel projet. Toutefois, ses dirigeants redoutent le veto américain. De l'autre côté, l'Administration Obama, qui a utilisé en 2011 son droit de veto contre l'adhésion de la Palestine à l'Onu, se retrouve gênée par ce projet de résolution. Les autorités palestiniennes s'étaient alors dirigées en 2012 vers l'Assemblée générale qui leur a octroyé le statut d'Etat observateur qui leur permet de demander l'adhésion à la Cour pénale internationale, une carte régulièrement brandie contre les dirigeants israéliens accusés de crimes de guerre. Vu la sensibilité de ces questions, le président palestinien et le secrétaire d'Etat américain avaient convenu, le 12 octobre au Caire, de reprendre les pourparlers en décembre prochain, a récemment déclaré Riyad al-Maliki, le ministre palestinien des Affaires étrangères du gouvernement de consensus. Deux autres sujets s'imposeront lors de la rencontre Kerry-Erakat. Selon la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki, ils doivent également évoquer les moyens de « réduire les tensions à Al Qods » et la situation dans la bande de Gaza. Dans la ville sainte, 111 Palestiniens ont été interpellés depuis le 22 octobre pour leur participation à des manifestations hostiles aux visites provocatrices organisées par des juifs extrémistes au parvis de la mosquée Al Aqsa. Pour mettre la pression sur les négociateurs palestiniens, l'occupant israélien a fermé, hier, jusqu'à nouvel ordre, les deux points de passage avec la bande de Gaza, déjà asphyxiée depuis la fermeture la semaine dernière du terminal de Rafah du côté égyptien.