La population de Djanet, perle du Tassili N'Ajjer, dans la wilaya d'Illizi, a célébré, hier, la fête millénaire de la Sbeib, coïncidant avec la fête de l'Achoura, dans une ambiance festive, en présence de visiteurs venus de différentes régions du pays. La fête est lancée au niveau de la place dédiée à ce type de traditions, appelée « Loghia », par un rituel affrontement entre deux équipes rivales représentant les ksour d'El-Mihane et Azelouaz. Parés de leurs plus beaux costumes traditionnels « Afri », « Alchou » et « Tekembout », les membres du premier groupe occupent la placette sur le flanc droit et le second prend position sur le flanc gauche avant de se lancer dans des danses guerrières au centre de la placette. Cette journée de la Sbeiba est également rehaussée par la participation, en cette journée connue sous le nom de « Betlilen », le grand jour, de femmes percussionnistes entourant la « Ganga » (tambour), faisant, à travers leurs chants, « l'éloge de la bravoure des guerriers, dans une langue poétique de l'Imouheg » décrivant les mouvements des hommes en transe, avec une épée dans la main droite et une étoffe dans la main gauche. La fête de la Sbeiba est clôturée par l'exécution de la danse de « Aghelay Ouattey » (bouclage de l'année). Cette fête millénaire, dont les préparatifs sont entamés généralement dès l'avènement du mois hégirien de Mouharrem, a donné lieu également à l'animation, à l'institut spécialisé Brahim-Agh-Bekedda à Djanet, d'une journée d'étude sur « le patrimoine matériel et immatériel et la préservation de l'identité nationale ».