Le projet du ministère de l'Education nationale de créer des établissements qui assureront l'enseignement pour les trois paliers (primaire, moyen et secondaire), laisse sceptiques les syndicats. Et pour cause : sur le plan pratique les choses se présentent, selon eux, différemment. Pour le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), « la ministre est en train de rêver ». Le chargé de communication, Messaoud Boudiba, a souligné que le projet reste « irréalisable à court terme et qu'il faudra peut-être 20 ans pour pouvoir construire ce type d'établissement ». Sur cette question, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de formation (Satef) s'interroge sur les disponibilités, de l'Algérie, en moyens nécessaires pour contenir les trois paliers dans un même espace. « Ce qui est certain, c'est que les établissements scolaires sont dans un état qui laisse à désirer avec une surcharge des classes, un déficit en équipements et encadrement, aussi bien pédagogique qu'administratif », a signalé le SG du Satef, Boualem Amoura. Le SG du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir, se demande si l'élève est prêt, pédagogiquement et moralement, à vivre dans le même établissement pendant presque 15 ans. Selon lui, sur le plan pratique, la situation est à la fois complexe et compliquée. « Sur le plan théorique, l'idée peut paraître intéressante notamment par rapport à la nouvelle conception des pouvoirs publics concernant la construction des nouvelles cités », a-t-il précisé. Reste que pour Idir, la question de l'éducation est la préoccupation de tous et concerne l'avenir du pays, et c'est pour cela que « nous sommes tous invités à la défense de l'école publique et au droit de nos enfants à une éducation de qualité et gratuite ».