Photo : S. Zoheïr Par Karima Mokrani Les enseignants en grève ont finalement repris les cours dans les trois paliers de l'enseignement. Le CNAPEST (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire) et le SATEF (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation) avaient maintenu un certain suspense mais ont rendu leur verdict hier. Tous les deux ont opté pour la suspension du mouvement de grève. Le premier jusqu'au 27 décembre prochain, date de la tenue de son conseil national et le second jusqu'à la rentrée des vacances d'hiver. Ainsi, après l'UNPEF (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation) qui a appelé à une reprise des cours le jour même de ses discussions avec le ministre de l'Education nationale et le SNAPEST (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) qui a parlé de reprise «imminente», c'était hier au tour du CNAPEST et du SATEF d'appuyer l'appel à la suspension de la grève. Sans grande conviction. «Le Conseil national du CNAPEST se réunira le 27 décembre prochain pour évaluer le travail des commissions mixtes et vérifier l'application des promesses du ministre», précise le porte-parole du syndicat Messaoud Boudiba. Salem Sadali du SATEF reste sceptique : «Nous ne voulions pas arrêter notre mouvement de grève mais nous voyons bien que nous nous n'avons pas le choix. Nous sommes seuls sur le terrain de la protestation». Le représentant du SATEF accuse d'autres syndicats d'avoir «joué le jeu» du ministère de l'Education nationale et abandonné à leur triste sort des corporations du secteur (contractuels, enseignants du technique, adjoints de l'éducation…). «Des syndicats ont joué le jeu du ministère et ont cassé le mouvement. Nous leur portons la responsabilité de l'affaiblissement d'une mobilisation historique… Ce ne sont pas quelques dinars de plus qui nous feront oublier nos droits fondamentaux», lance-t-il, indigné. Le CLA (Conseil des lycées d'Algérie) campe, quant à lui, sur sa position initiale: «Il n'y a rien de concret. Nous continuons donc notre mouvement de grève» insiste, à nouveau, Idir Achour, le porte-parole de l'organisation autonome. Les enseignants du CLA se retrouvent seuls mais maintiennent la pression quoiqu'ils ne disposent pas d'une grande force pour peser sur les événements. Il faut dire aussi, si l'on s'en tient aux dires de certains responsables d'établissements du secondaire, des enseignants du CLA comptent reprendre les cours même si le syndicat maintient son appel pour une démarche contraire. Ils ne veulent pas se retrouver seuls. Reste maintenant le grand problème de rattrapage des cours après trois longues semaines de grève. Comment les enseignants comptent-ils s'y prendre? Le problème est assez sérieux et il est de la responsabilité de tous les syndicats de lancer le débat rapidement et trouver les bonnes solutions… avant que les élèves ne s'élèvent contre eux.