Le tapis des Aurès possède une longue tradition. Le savoir-faire ancestral concernant les procédés de tissage comme les créations dans le patrimoine culturel, se transmettent de génération en génération. Déjà, quand ce tapis s'est fait connaître à l'étranger, il a tout de suite reçu des distinctions. Ce fut le cas en 1910 à Paris. Aujourd'hui, comme l'atteste M. Kamel Siad, directeur de la chambre de l'artisanat et des métiers des wilayas d'Oum El Bouaghi et Khenchela, le tapis des Aurès poursuit sa récolte de médailles. De nos jours, une pluie de prix s'abat encore sur cet ouvrage, témoins les reconnaissances au niveau national obtenues en 1999, 2004, 2006 et 2009. M. Kamel Siad explique les raisons de ce succès. « Le tapis des Aurès est tissé dans la laine. Il est d'excellente qualité. Sa capitale est la localité de Babar, située à trente kilomètres de Khenchela. Ici, chaque maison possède son atelier de fabrication et chaque citoyen de Babar rivalise d'ardeur pour produire le meilleur tapis en créativité dans les motifs du patrimoine et en affinement du procédé de tissage. Dans ces lieux le tapis à l'heure actuelle, se porte parfaitement bien ». Vu ses qualités, ce tapis se vend cher. Il est peut-être le plus cher d'Algérie.. Ainsi, si le tapis de petite dimension est cédé à un prix de 25 000 DA, M. Siad cite le cas d'une création originale représentant la carte d'Algérie dont la valeur a dépassé les trois cents mile dinars. Le marché national à lui seul absorbe une bonne partie de cette production, ne serait-ce que pour satisfaire les besoins des cérémonies de mariage. Pour l'exportation, ce tapis est tout désigné car, exposé au Palais des Raïs pour les journées d'étude de GTZ, il a retenu l'attention de M. Martin Graebener, directeur de l'importante entreprise allemande de commercialisation de tapis, Talis Teppiche.