L'Alliance nationale républicaine (ANR) approuve l'initiative du FFS portant organisation d'une conférence nationale de consensus. Mais cela n'empêche pas le parti de faire part de sa propre approche sur la question. Son SG, Belkacem Sahli, a réuni, hier, les présidents des bureaux régionaux pour justement leur faire part de la position prise par la direction du parti et leur communiquer les objectifs assignés à cette démarche. Sahli s'est dit convaincu que l'initiative du FFS a des chances d'aboutir si elle se base sur des fondements « rassembleurs » tels que ceux contenus dans la Déclaration du 1er Novembre. Il a précisé que ce document historique avait insisté sur le respect de la volonté populaire et des institutions, le besoin de lever toute ambiguïté susceptible d'approfondir la crise, et ce, pour lutter contre toute politique d'opportunisme. La déclaration avait également évoqué la nécessité de faire prévaloir l'intérêt suprême de la nation et la cohésion sociale. Il a indiqué, dans un point de presse à l'issue de la rencontre, que sa formation a des « références » qu'elle envisage de proposer, dans le cadre de l'initiative du FFS, et ce, en application de la déclaration de la création du parti le 5 mai 1995. Ledit document, rappelle-t-il, avait plaidé pour la réunification des nationalistes, le besoin de revenir au peuple et l'importance de la cohésion sociale. Précisant que l'ANR n'a pas pour but d'orienter et de monopoliser l'initiative du FFS, il a soutenu, néanmoins, que la réussite de ce projet implique « la non-reconnaissance des parties revendiquant une période de transition et une élection présidentielle anticipée ». Il faudrait aussi, dira-t-il, que cette initiative soit compatible avec toutes les initiatives présidentielles, notamment la révision constitutionnelle et les réformes politiques. Sahli a expliqué que l'ANR a rejeté l'initiative de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) à cause de « sa vision politique étriquée ». La CNLTD « a perdu la boussole puisqu'elle remet en cause la légitimité du président de la République, en revendiquant des choses contradictoires », a-t-il ajouté. Le SG de l'ANR a estimé que le contenu du consensus doit s'articuler autour de la question de l'accomplissement des réformes politiques, et ce, en allant vers un autre round de consultations dans l'objectif d'élargir le cercle de décision, de réduire les disparités et d'y associer le peuple. Interrogé sur l'état de santé du chef de l'Etat et les informations faisant état de son déplacement à Grenoble, Sahli a qualifié celles-ci d'erronées dans la mesure où la Présidence n'a rendu public aucun communiqué dans ce sens. Il a, cependant, fustigé les partis politiques ayant fait appel à l'Union européenne pour faire valoir leurs revendications. « Cette tentative de se faire conforter par l'UE est vaine et n'atteindra aucun objectif », a-t-il affirmé.