Des commerçants du Val-d'Hydra, où doit être réalisée une bretelle sur l'autoroute, ont commencé à quitter le quartier, hier, sous la supervision d'un huissier de justice et au milieu d'un important cordon de sécurité, a constaté un journaliste de l'APS. Malgré le refus de recevoir une notification du huissier, les jeunes commerçants ont été invités à fermer leur local et à procéder au déménagement. La Protection civile est intervenue pour évacuer un jeune commerçant qui a eu un malaise. Les commerçants ont commencé à mettre leurs marchandises dans un fourgon réquisitionné par la wilaya dans le cadre du relogement, entamé lundi dernier, de 300 familles de ce quartier précaire dans une nouvelle cité à Khraïcia. Les gérants de deux autres boutiques en partie évacuées, ont reçu la visite du huissier et de la police qui leur ont notifié des décisions d'attribution de locaux commerciaux à Khraïcia. Eux aussi étaient sur le point de quitter les lieux, a-t-on constaté. La résignation a fini par gagner les commerçants et habitants qui ont assisté au début de cette opération. « Il y a des propriétaires et des commerçants qui ont déjà déménagé, il est impossible de faire aboutir nos revendications de cette manière. Si ça continue ainsi, c'est tout le monde qui partira », a déploré un jeune du quartier. Tout au long de la route du Val-d'Hydra, qui débouche à deux kilomètres environ sur le stade communal d'El Biar, la majorité des commerces concernés par l'évacuation et la démolition étaient fermés hier en début d'après-midi. Pour la réalisation d'une voie large en deux fois deux voies au Val-d'Hydra, la wilaya d'Alger a décidé de récupérer les terrains bordant ce projet et de reloger les 300 familles installées aussi bien dans les baraques que dans les maisons traditionnelles. Si les occupants de l'immense bidonville du Val-d'Hydra ont accueilli avec joie cette opération de relogement, il en est autrement des occupants des maisons traditionnelles et des commerces qui ont protesté et affiché une banderole où était inscrit « Non au relogement abusif ». Ils ont commencé par refuser de quitter les lieux avant de venir réclamer un engagement écrit de la wilaya sur l'affectation de nouveaux locaux, les indemnisations, la priorité dans l'affectation des locaux à construire dans le cadre de la restructuration du Val-d'Hydra, tout en exigeant plus de logements pour chaque famille concernée. Dès l'annonce dimanche dernier du recasement de 300 familles du Val-d'Hydra, dans le cadre de la 14e opération de relogement des familles issues des sites précaires, le wali Abdelkader Zoukh avait évoqué clairement l'indemnisation des occupants de commerces.