« La cause sahraouie a toujours été une affaire de décolonisation et le restera jusqu'à l'obtention du droit à l'autodétermination », ont affirmé, hier, des intervenants à la conférence organisée par le forum d'Echaâb ayant pour thème « La décolonisation du Sahara occidental : appui international et fuite marocaine ». Le docteur Smaïl Debech a relevé que les Sahraouis qui sont Arabes et musulmans, se distinguent des autres peuples de la région par leur culture, leurs traditions et leur dialecte. « Le peuple sahraoui n'acceptera jamais la colonisation et n'embrassera jamais la main d'un roi. Cela peut être prouvé historiquement », explique le conférencier, qui est aussi un membre actif du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS). « J'aimerais bien débattre cette question d'un point de vue académique avec quelqu'un qui soutient la thèse marocaine. Malheureusement, ces personnes n'ont pas d'arguments valables », précise-t-il. Selon lui, le makhzen est un régime expansionniste. « Il dit que le Sahara occidental est une province du Sud. Or, c'est faux, comme cela s'est avéré pour la Mauritanie qu'il n'a reconnue qu'en 1969 », argumente Dr Debech, ajoutant que l'accord de Madrid (1975) est également faux. « La Mauritanie, l'une des parties signataires, s'est retirée. En plus, cet accord s'est fait sans le consentement du peuple concerné », rappelle-t-il, en se demandant pourquoi le Maroc a proposé un plan d'autonomie alors qu'il prétend que les Sahraouis se considèrent marocains. Le docteur Debech a fait remarquer que si le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a utilisé, dans son dernier rapport sur le Sahara Occidental, le mot « indépendance », ceci n'est pas dû au « hasard ». « Des sondages d'opinion ont été réalisés dans les territoires occupés et les camps de réfugiés et il s'est avéré que même les Marocains établis au Sahara occidental souhaitent l'indépendance », affirme-t-il, en appuyant l'introduction des droits de l'Homme dans la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. Sadek Bouguettaya, un militant du CNASPS, souligne que cette cause de décolonisation doit passer par un référendum organisé sous l'égide des Nations unies, et l'Algérie, qui soutient toutes les causes justes, ne fait pas partie de ce conflit. pour Brahim Ghali, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique, le régime marocain n'arrêtera jamais d'accuser l'Algérie. « C'est un moyen de tromper son peuple et la communauté internationale », dit-il, estimant que le dernier discours du roi Mohammed VI est suicidaire. Outre son isolement sur cette question, il y a, soutient-il, la réponse de Ban Ki-moon. Lue le 7 novembre par son porte-parole, il a été bien clair en réitérant sa détermination à appliquer les résolutions du Conseil de sécurité.