L'état sahraoui, proclamé le 27 février 1976 au lendemain du retrait de l'Espagne mais réoccupé par le Maroc, pourrait être reconnu par l'Union européenne (UE). Le président du groupe interparlementaire italien d'amitié avec le peuple sahraoui, Stefano Vaccari, a affirmé, samedi dernier, à Alger, que le Parlement italien adressera une lettre au haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et politique de sécurité, Federica Mogherini, l'appelant à la nécessité d'un règlement de la question sahraouie « pour préserver la stabilité et la paix dans la région méditerranéenne ». Selon Vaccarini, la délégation parlementaire italienne, qui se trouve actuellement dans les camps des réfugiés sahraouis, adressera cette lettre dès son retour à Rome. Elle appellera, dans son rapport, à la « nécessité de trouver une solution à la question sahraouie en vue de garantir la stabilité et la paix dans la région méditerranéenne ». La cause de la dernière colonie en Afrique est reconnue par la communauté internationale mais a été marginalisée dans le Vieux continent à cause du soutien français apporté au Maroc et de la réticence de l'Espagne à assumer ses responsabilités historiques. Constatant les violations des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, les députés européens ont récemment interpellé le président du Conseil marocain des droits de l'Homme, Driss El Yazami. Parmi les griefs, la « tragédie sanglante » de Gdeim Izik en 2010, le décès du militant sahraoui Hassan al-Ouali sous la torture, l'isolement des prisonniers d'opinion qui n'ont pu être visités, y compris par des députés européens. Début octobre, le parlementaire suédois, Johan Buser, a indiqué qu'il était temps que son pays reconnaisse l'Etat du Sahara occidental après avoir reconnu officiellement l'Etat de Palestine. « La reconnaissance de la Suède de l'Etat du Sahara occidental sera aussi un message clair aux autres pays de l'UE pour les amener à faire de même », a-t-il souligné. Jeudi passé, le vice-président du Parti socialiste de gauche norvégien, Bard Vegar, a réitéré le soutien ferme de son parti au droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance. Le parti a appelé le Maroc à respecter ses engagements envers le processus de règlement pacifique parrainé par les Nations unies depuis 1991 et à permettre l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui et l'acceptation de ses résultats.