La SG du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a demandé l'ouverture d'un débat « sur la crise qui se profile », selon elle, dans le pays, avec la baisse des cours du pétrole. A l'occasion, elle a mis en garde contre les dangers « d'encerclement terroriste du pays » par les frontières et « l'appétit vorace et le pillage de nos ressources par les multinationales » et le capitalisme international « en pleine déconfiture ». « Nous voulons la fortification du front intérieur, surtout après les événements de Touggourt », a-t-elle précisé lors de la réunion du bureau politique du parti. La constitution de ce front est, selon elle, un gage de « la stabilité économique et sociale et de la sécurité ». Ce front devra, en tout cas, « préserver l'immunité du pays ». Le PT a appelé, par la même, à revoir le fonctionnement des collectivités locales qui manquent de prospective, de vision, comme en témoignent la gestion des catastrophes, la violence suscitée par le foncier qui présente beaucoup d'enjeux et « réveille des monstres ». Révision de la Constitution : il faut « une réforme profonde » Sur la question de la révision constitutionnelle annoncée récemment par le président de la République, Mme Hanoune a tenu à clarifier le débat. « Il ne s'agit pas de révision » synonyme de « replâtrages » mais de « réformes profondes » qui touchent « à la transformation du système politique ». « On devra, dit-elle, rectifier le processus de 2011, qui a été biaisé et qui a concerné d'abord les associations, les partis politiques, les collectivités locales ». Sur le plan économique, le PT a énuméré les mesures à prendre pour faire face à la chute des prix du pétrole. Mme Hanoune a appelé à « un débat sérieux pour éviter la panique et l'emballement » et pour trouver des solutions. « L'Algérie a des potentialités énormes et des atouts. Elle n'est pas endettée comme les autres pays. Il suffit tout simplement de rectifier certaines contradictions de la politique économique », a-t-elle soutenu. Elle a estimé nécessaire de réviser la politique d'encouragement de l'importation, d'instituer un impôt sur la fortune, de lutter contre l'évasion fiscale et de rétablir les barrières tarifaires « qui nous ont coûté 1,4 milliard de dollars avec l'UE ». La SG du PT est revenue sur la campagne internationale en faveur de la levée du blocus sur Ghaza pour permettre sa reconstruction, dont le PT et l'UGTA constituent la « locomotive ». « Cette campagne a suscité une adhésion sans précédent », a-t-elle affirmé. Selon elle, beaucoup de signataires se sont manifestés parmi les syndicalistes et les parlementaires du monde entier. En France même, le Parti des travailleurs indépendants a demandé une entrevue au gouvernement sur la question.