Louisa sans détour Les nouvelles fortunes ont été visées, tout comme les partisans de l'open sky. Les émeutes de Touggourt ont elles aussi été abordées. Les nouvelles fortunes du pays ont été fustigées. Elles ont essuyé quelques flèches, venant de la part de la SG du Parti des travailleurs (PT). Tout comme les partisans de l'Open sky. Les événements de Touggourt ont eux aussi été commentés par Mme Hanoune. En effet, lors de son rapport d'ouverture prononcé à l'occasion de la réunion de son bureau politique, Mme Hanoune s'en est pris à ceux qu'elle dénomme «les trabendistes encravatés». Ces derniers étaient au début une «nomenklatura» avant qu'ils deviennent une «oligarchie». Selon elle, «il y a de nouveaux riches qui ont pillé l'argent public». Parmi ceux-là qui ont constitué d'énormes fortunes, par l'import-import, les prêts et les marchés publics «certains d'entre eux prétendent bâtir l'économie nationale, alors qu'ils créent des emplois à l'étranger». Ces nouvelles fortunes, pour Mme Hanoune «ne peuvent en aucun cas devenir une bourgeoisie au sens politique et traditionnel». A ce propos, elle a déclaré: «On défendra l'intégrité du pays coûte que coûte.» Revenant sur les émeutes sanglantes ayant secoué le week-end dernier la ville de Touggourt, la SG du PT dira que cela «démontre une nouvelle fois qu'un malaise social existe, et ce, en raison des précarités qui transpercent le tissu national». Pour elle, l'Etat a fourni des efforts «considérables» mais qui restent toutefois «insuffisants» en matière de planification, de vision globale et de prospection. Il s'agit pour elle, de l'urgence d'introduire des réformes concernant les appareils exécutifs et les assemblées locales. Dans ce contexte, Mme Hanoune évoquera «la nécessité de mettre en place un ministère chargé de la planification». Afin d'éradiquer le fléau de la violence urbaine, elle appelle l'Etat à «ouvrir un dialogue sérieux afin de dégager des politiques permanentes». Concernant la démocratie participative, dont le ministère de l'Intérieur assure la «promo», Mme Hanoune est catégorique: «Cette politique est refusée et rien ne justifie son application en Algérie.» Explications? Suite à ce que Mohammed Talbi, DG des libertés publiques et affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, a déclaré hier, sur les ondes de la Radio nationale, à savoir que cette politique a porté ses fruits dans de nombreux pays, Mme Hanoune rejette cela. Bien au contraire, elle estime que cette politique qui est l'oeuvre de la Banque mondiale «a donné des résultats négatifs de par le monde» citant en exemple, la ville de «Porto Alegre» au Brésil. Concernant la révision de la Constitution, Mme Hanoune a précisé: «On veut une réforme constitutionnelle profonde, et non pas une révision» qui «rendra la parole au peuple». Pour elle, cette révision relève de «la sauvegarde de la nation, afin de renforcer l'immunité du peuple et la préserver des pressions extérieures». Au sujet de la rencontre d'une délégation de l'Union européenne, avec des chefs de partis de l'opposition, Mme Hanoune considère que «cela démontre que du moment où les précarités politiques subsistent, la porte aux pressions étrangères et l'ingérence reste ouverte». A la demande de l'Open sky, revendiquée par différentes personnalités ces derniers temps, Mme Hanoune dit «non!». Ce sont, selon elle, les Etats-Unis qui sont derrière cette demande. Preuve en est, elle a cité l'ambassadrice US en Algérie «qui ne cesse de demander l'ouverture du ciel». Une éventuelle ouverture du ciel algérien pour Mme Hanoune signifie «la fin de la souveraineté nationale et l'entrée dans une zone de hautes turbulences». Livrant des explications sur la chute des prix du pétrole, elle citera la surproduction des gaz et pétrole de schiste aux USA, ainsi que la spéculation programmée pour casser les productions nationales, mais également les manoeuvres de certains producteurs «des pays du Golfe» qui sont les alliés des USA. Ainsi, comparer l'Algérie au Venezuela serait une grave erreur, car selon elle contrairement au Venezuela, l'Algérie ne souffre pas d'endettement extérieur. C'est dans ce contexte qu'elle a appelé à «ouvrir un dialogue sérieux et serein pour éviter la panique». Concernant les déclarations de Farouk Ksentini, président de la Cncppdh, qui estime que la peine de mort ne doit pas être abolie subitement, et qu'il faut la laisser pour les cas d'homicides volontaires, Mme Hanoune a répondu sèchement: «C'est soit on l'abolit, soit on ne le fait pas.» Elle a rappelé la nécessité de renforcer le front intérieur, un slogan qui n'est pas «creux», ainsi que l'instauration d'impôts sur la fortune, la lutte contre la fraude fiscale, tout en instaurant les barrières douanières, et l'arrêt des activités parasitaires.