La secrétaire générale du PT a évoqué les chantiers et le bilan de sa campagne. L'Algérie est sortie victorieuse du scrutin du 17 avril dernier. C'est une certitude car il n'y a pas eu de dérives ou d'effusion de sang, cependant il s'agit d'un répit momentané donné par le peuple au président Abdelaziz Bouteflika et risque vite de se retourner contre lui si les aspirations et attentes ne sont pas réalisées, c'est le pronostic de la SG du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune qui a évoqué, hier, les chantiers prioritaires que M. Bouteflika doit entretenir. Au cours d'une conférence organisée pour rendre compte des conclusions de la réunion du bureau politique du PT qui s'est tenue vendredi dernier, Mme Hanoune a souligné que l'Algérie est encore dans «une période charnière», elle explique que «si M.Bouteflika ne prend pas les décisions et mesures hardies et urgentes dans le secteur économique, social ou politique, le peuple qui a voté pour lui, risque très vite de se retourner contre lui». Cette éventualité, selon Mme Hanoune, risque d'arriver car des insuffisances et des manquements subsistent. Pour la pasionaria du PT «un répit momentanée a été accordé à Bouteflika par le peuple» ajoutant que «ce répit doit être exploité pour renforcer le front intérieur et augmenter l'immunité de l'Algérie». Evoquant les priorités, il s'agit pour Mme Hanoune en premier lieu de procéder à «une révision constitutionnelle profonde et non pas superficielle» et en deuxième lieu, «organiser des élections législatives anticipées» ainsi que «la nomination d'un gouvernement homogène qui contrôle et doit rendre des comptes». Sur ce point, la Dame de fer du PT a mis en garde que «si la décision d'une révision constitutionnelle sera donnée à l'actuelle assemblée, cela mettra le pays en danger». Mme Hanoune a signalé que «si le statu quo perdure, cela serait mortel pour le pays». Dans ce sens Mme Hanoune a appelé au «véritable renouveau» ajoutant: «Il est impératif qu'on entre dans une nouvelle ère.» Pour Mme Hanoune, l'urgence de l'heure consiste a répondre aux attentes des citoyens. La wilaya de Ghardaïa n'a pas été oubliée puisque Mme Hanoune a souligné que la lumière doit être faite sur les responsables, ainsi que la prise en charge des revendications des citoyens de la wilaya, car il s'agit «de l'intégrité de la nation». La SG du PT considère qu' «il ne faut pas avoir peur du peuple et du débat politique. Il faut faire confiance au peuple et lui rendre la parole». En outre, Mme Hanoune a déclaré: «Je vais m'adresser officiellement et au nom du parti à M.Bouteflika pour discuter avec lui de la situation et des attentes du peuple.» Pour la période de transition qui fait beaucoup de bruit, Mme Hanoune la rejette catégoriquement. Elle estime qu'une période de transition «équivaut à la confiscation de la souveraineté populaire» et d'ajouter «dès lors que nous n'avons pas sombré dans le chaos, ils veulent le faire avec une période de transition». Commentant bien évidemment les résultats de l'élection, Mme Hanoune a réitéré que «c'est un vote refuge, résistanciel et défensif, exprimant un rejet clair du chaos» soulignant qu'«une avancée sur le terrain de la démocratie a été enregistrée». Pour les 50% d'abstention, Mme Hanoune estime que «ce taux a des aspirations politiques». Suite à cette victoire pour la nation, Mme Hanoune a souligné que sa formation «a décidé de répondre favorablement à l'invitation de participer à la cérémonie d'investiture contrairement à 2004». Sur un autre registre, Mme Hanoune a dressé le bilan de sa campagne qu'elle juge «totalement victorieuse». «Avec plus de 90 meetings, des centaines de séminaires, la distribution de trois millions d'exemplaires de notre programme, notre campagne a été la plus intense et homogène et a atteint ses objectifs» dira-t-elle. La pasionaria du PT a également indiqué «notre campagne a pesé positivement sur la situation politique et a aidé le peuple à bien définir les priorités» ajoutant «on a pu à travers notre campagne développer le débat politique».