Le Commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteila, a instruit tous ses cadres pour la mise à niveau du plan de lutte contre les atteintes à l'ordre public.« La Gendarmerie nationale est un service public chargé de la prévention, de l'aide et de l'assistance par l'écoute des doléances des citoyens. Le principe de proximité a été même retenu dans la gestion des troubles à l'ordre public en favorisant la communication et en informant, en temps réel, les autorités administratives sur les préoccupations des citoyens afin éviter l'enlisement des situations et le recours à la violence », avait-il souligné. Les troubles à l'ordre public constituent une préoccupation du commandement de la Gendarmerie qui voudrait les anticiper en axant son action sur le double plan prévention et répression. Ainsi, outre la disponibilité opérationnelle sur le terrain, le rôle de la Gendarmerie nationale ne se limite pas à l'intervention dans le cas de troubles à l'ordre public. « Le tout sécuritaire n'est pas une solution efficace dans tous les cas, il peut dégénérer en violence », ont constaté des experts de la GN. Aussi, la stratégie porte sur la prévention et l'anticipation à travers l'exploitation du renseignement et le travail de proximité, a indiqué, lundi dernier, le chef d'état-major du groupement territorial de la GN de la wilaya de Sétif, le lieutenant-colonel Salim Mesri, lors de la présentation du bilan des activités de ses unités durant les premiers dix mois de l'année en cours. « Nous collectons toutes les informations relatives à un malaise social ou une tentative de mouvement de protestation. Un rapport de situation est aussitôt transmis aux autorités locales concernées afin de prendre les mesures urgentes et nécessaires », a précisé l'officier supérieur. Le rôle de la GN se limite-t-il à l'information des pouvoirs publics ? Le responsable a expliqué que les services de la GN agissent, en premier lieu, pour prévenir les troubles à l'ordre public et les atteintes à la loi. Un dispositif est mobilisé pour la protection des personnes et des biens. « Il s'agit d'une action anticipative et préventive. Lors de mouvements d'envergure, les services de sécurité et les responsables locaux doivent échanger toutes les informations dont ils disposent en temps réel. Ces actions peuvent toucher de nombreux secteurs. Une réunion est recommandée pour examiner les possibilités d'éviter l'extension des violences », a-t-il indiqué. Une fois le rapport transmis aux responsables locaux, se pose la question de sa prise en charge. « La majorité des préoccupations est prise en charge, bien sûr, dans la mesure du possible et du disponible », a signalé le lieutenant-colonel. Les services de la GN de Sétif ont transmis 330 rapports liés à l'ordre public durant les premiers dix mois de l'année en cours, suite à l'exploitation de 2.245 renseignements liés aux différentes préoccupations de la population de Sétif susceptibles de provoquer des troubles. Ainsi, les revendications majeures des citoyens concernent l'amélioration du cadre de vie, notamment le logement, le gaz, l'électricité, l'aménagement du territoire ainsi que des revendications professionnelles dont l'augmentation des salaires et l'amélioration des conditions de scolarisation (transport scolaire...).