« Les inventeurs sont complètement délaissés », a déploré Ahmed Zakour, 1er vice-président de l'association des inventeurs et chercheurs scientifiques. Participant au salon national de l'innovation organisé par l'Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi) aux Pins Maritimes, Zakour a fait observer que la principale revendication des inventeurs est d'avoir un appui et un accompagnement de la part de l'Etat lequel, préconise-t-il, peut prévoir plusieurs formes de subventions en guise d'aide. Il s'agit également de permettre à l'inventeur de « contribuer au développement de l'économie nationale ». Car ce ne sont pas les prototypes brevetés prêts à l'emploi qui manquent. D'ailleurs, les laboratoires de l'Inapi en ont dûment certifiés de leur efficacité. Pour résumer la situation dans lequel se trouvent l'inventeur algérien, Zakour a rappelé que « ce dernier veut seulement être considéré ». Abdellah Medour, qui a à son actif plus de 32 inventions, dont une dizaine est brevetée, a indiqué que pour breveter une création il faut s'armer de patience. Lui qui participe avec son nouveau réfrigérateur qui « économise 97% d'énergie » grâce à un système qui empêche la déperdition du froid lors de son ouverture, soutient qu'il est nécessaire de prendre en charge les jeunes inventeurs et leur donner la chance de participer au développement du pays. Il a déploré le choix porté sur la période et l'endroit ou se déroule le salon de l'innovation dont la clôture est prévue pour aujourd'hui. « Il aurait été préférable que ce salon soit organisé simultanément et dans le même lieu que le salon de l'industrie pour pouvoir mettre en relief les inventions et de rapprocher l'inventeur du monde industriel », a-t-il estimé. Farouk Korteby est du même avis. Lui aussi est à la recherche d'acheteur pour vendre son nouveau produit. Il s'agit d'un pré-cadre en aluminium pour portes et fenêtres. Une solution, selon lui, idéale pour assurer la finition des constructions. Mais ce chercheur n'a pu effectuer aucun contact commercial. Très peu de personnes, en effet, sont venues visiter l'exposition. La déception des exposants est clairement affichée. Les idées ne manquent pas Si la curiosité n'est pas au beau fixe, les idées elles, ne manquent pas. Mme Malika Abbad, présente, quant à elle, un dispositif électronique d'affichage de données destiné à être porté au poignet des malades chroniques qui pourront visualiser des données sur leur état de santé. Redouane Djeraoune a mis au point un instrument qui permet aux conducteurs de véhicules d'avoir une vision globale à travers les rétroviseurs. « Les rétroviseurs extérieurs et intérieurs des véhicules ont un angle bien déterminé pour permettre au conducteur une bonne visibilité arrière à partir d'une certaine distance. Mais il se trouve que ces rétroviseurs ont un angle mort ne permettant pas au conducteur d'apprécier le mouvement des véhicules venant à sa gauche ou à droite. Mon invention détermine cet angle noir et donne la température des pneus », a expliqué l'inventeur. Hamid Kacha propose un dispositif de lutte contre le vol de voitures. « C'est un mécanisme à réaction rapide et automatique. Il s'agit d'intégrer une puce à l'intérieur de la voiture et d'attribuer à son propriétaire un badge. Si ce badge n'est pas détecté dans 30 secondes après le démarrage du véhicule, un arrêt automatique est commandé et le voleur ne pourra en aucun cas le remettre en marche », a-t-il expliqué. L'autre invention intéressante est la roue réversible tantôt cranté et tantôt circulaire à placer sur un fauteuil roulant pour faciliter la mobilité notamment sur des escaliers, a indiqué son inventeur El Hadi Tebib El Hadi.