Le film documentaire « Les enfants des nuages, la dernière colonie » s'interroge sur la responsabilité des puissances occidentales, comme les Etats-Unis et la France, au Sahara occidental. L'œuvre s'attache de restituer la situation des réfugiés et revient sur la genèse du conflit. Avec des acteurs connus comme Javier Bardem, Elena Anaya et Carlos Bardem, « Les enfants des nuages, la dernière colonie » est comme un voyage très personnel de Javier Bardem, le narrateur. Il guide le spectateur sur le parcours de la diplomatie mondiale et dévoile la réalité d'un peuple abandonné. Ce film reste beaucoup plus proche du reportage d'un point de vue technique. Le réalisateur argentin a prouvé toutefois que le cinéma peut encore transmettre des messages lourds. L'équipe a réussi à porter la cause sahraouie devant les Nations unies et à susciter les débats dans de grandes capitales européennes. Réalisé en 2012, « Enfants des nuages, la dernière colonie » suit Bardem depuis son voyage en Algérie dans les camps de réfugiés sahraouis en 2008 pour le Festival du cinéma « Fisahara » jusqu'à son intervention en 2012 devant la commission de décolonisation de l'ONU. Avant le coup d'envoi, le public a découvert l'équipe organisatrice de cet événement, notamment les membres du jury comme Djamel Bendeddouche, président du jury long métrage, Dora Bouchoucha, productrice tunisienne, Khali Tania, directrice à France Télévisions, Khleifi Michel, réalisateur palestinien et Sarasin Jacques, réalisateur suisse. Bega Mohamed Cherif, président du jury documentaire et réalisateur algérien, Iam Lé, réalisateur vietnamien, Iftini Ramdane réalisateur algérien, Idrisou Mora Kpai, réalisateur béninois et Yacine Bouaziz, producteur algérien. « Cette année encore, le FICA se donne pour mission de promouvoir le cinéma engagé qui n'a pas toujours su se mettre en avant ou se donner les moyens pour exprimer son contenu et le transmettre à un large public », déclare Mme Zehira Yahi, commissaire du festival avant de poursuivre : « Pendant de nombreuses années, ce genre cinématographique était considéré comme dépassé, puisque servant généralement un contexte révolu ou traitant de sujets qui évoluent plus vite que le cinéma. L'état d'un monde qui va de plus en plus mal s'est chargé de remettre le film engagé au goût du jour ». Dans son allocution d'ouverture, Zehira Yahi a réitéré son invitation au public à se rendre en nombre à la salle El Mouggar qui abrite toutes les projections. Les spectateurs auront ainsi l'occasion de regarder des films pas forcément commerciaux. « La ville qui a accueilli le tournage de tant de grandes œuvres doit, selon elle, renouer avec le septième art », a-t-elle déclaré.. Présent à la cérémonie d'ouverture, Brahim Ghali, ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique en Algérie, témoigne : « Ce film restitue la souffrance du peuple sahraoui et les exactions commises à son égard de la part du colonisateur en plus des multiples violations des droits de l'homme dont il est victime au quotidien. Il est aujourd'hui nécessaire de réveiller la conscience internationale pour faire pression sur les décideurs et les institutions internationales pour rendre sa liberté au peuple sahraoui en faisant appel à la société internationale pour achever le processus de décolonisation ». Huit documentaires et autant de fictions sont en compétition pour cette 5e édition du Fica qui compte trois prix (prix du jury, mention spéciale et prix du public) dans chaque catégorie.