Toute sa vie, Keltoum, elle l'a menée au service de la culture. Une vie artistique riche. Au rang de star, adulée par un public passionné. Elle s'est littéralement consacrée au théâtre mais aussi au cinéma. Elle a à son actif une vingtaine de films. Au milieu des années 60, elle tient un rôle cinématographique important dans, « Le vent des Aurès », écrit par Abdelhamid Benhadougua et réalisé par Lakhdar Hamina. Elle joue « La médaille pour Hacen», où encore dans le film «Les concierges». Sensible aux problèmes de société, Keltoum s'est servie de son métier pour aborder des questions de l'actualité, et même des droits de l'homme. Elle a percé. Elle a réussi. A l'aise au théâtre comme au cinéma, elle savait, pour nombre de ses fans, non seulement interpréter des rôles « difficiles » mais également donner à son répertoire une crédibilité inégalable. Depuis Paris, le célèbre acteur Sid Ahmed Agoumi est inconsolable. Il pleure à chaudes larmes :« Avant tout, je présente mes sincères condoléances à toute la famille de la défunte. C'est difficile pour moi de parler d'elle au passé. J'ai eu la veine de travailler à ses côtés. Je garde d'elle une excellente image, celle d'une dame professionnelle. Nous avons travaillé énormément ensemble et nous nous sommes liés d'une forte amitié. C'est une comédienne cultivée de grand niveau. Elle a été des festivals nationaux et internationaux. Keltoum n'est pas seulement une artiste, c'est une missionnaire. Elle a énormément contribué pour la culture algérienne. Elle est irremplaçable ». Pour sa part, le réalisateur Hadj Rahim se souvient de Keltoum, particulièrement dans le film « Les spoliateurs », en 1974, où elle a évolué aux côtés du regretté acteur Hassan Hassani. «Elle m'avait marqué par son ingéniosité et son savoir-faire. Elle était tout de go pour apprendre, apprendre et encore apprendre ». Le comédien Sid Ali Kouiret et le réalisateur Saïd Hilmi ont saisi cette circonstance pour déplorer cette habitude qui veut que l'artiste algérien ne soit honoré qu'une fois « sous terre». Ces deux grandes figures du cinéma algérien ont souligné que l'artiste «pour mieux donner et promouvoir la culture de son pays, a besoin d'être reconnu, honoré et estimé de son vivant ». Le dernier hommage à Keltoum a été rendu par l'association « Lumières », par le biais de son président et réalisateur Amar Laskri qui dira :« Nous avons voulu à travers une cérémonie qu'on a organisée en mars dernier, rendre hommage à notre amie, la regrettée Keltoum qui a consacré une très grande partie de sa vie à la culture. Elle demeure une référence incontournable ». Quant à l'acteur Amar Marouf, il évoque «le souvenir d'une dame de bonne famille, bien éduquée, aimante, sérieuse et surtout par-dessus tout une artiste complète qui aime son métier. Nous avons travaillé ensemble dans le film de « Hassan Terro ». Une belle expérience». De son côté, l'acteur Taha Laâmiri livre : «Keltoum est une femme de théâtre et de cinéma de très grande envergure. C'est aussi une personne qui a de très grandes qualités humaines». D'autres artistes et amis de Keltoum ont tous exprimé leur regret de voir s'en aller leur collègue qui a « su s'imposer sur la scène artistique à travers son dévouement, et sa forte personnalité ». A l'instar de l'actrice Bahia Rachedi auxquelles les mots ne suffisent pas pour exprimer sa douleur « Si je cherche tous les jolis et gentils mots dans tous les dictionnaires du monde, je n'en trouverai pas un seul qui pourrait qualifier comme il se doit la bonté de Keltoum, cette grande artiste qui a tant donné au monde du cinéma et du théâtre ». Les témoignages se sont succédés, qui par une anecdote, qui par sa propre perception de l'apport de cette première comédienne à la culture nationale, pour confluer sur un hommage unanime à un nom reconnu de tous.