Comme tous les mois de mars, les femmes se font choyer. C'est le cas des artistes algériennes qui sont à l'honneur à la Cinémathèque d'Oran. Depuis samedi dernier, cet établissement abrite la manifestation «Cinéma au féminin» qui prévoit des séances de projection durant tout le mois de mars. Cet événement rendra hommage aux grandes dames du 7ème art algérien et offrira également aux cinéphiles l'opportunité de revoir quelques classiques du cinéma algérien.Au-delà de la journée inaugurale qui a vu la projection du documentaire Lettre à ma sœur de Habiba Djahnine, on retrouve à l'affiche plusieurs groupes autour de la thématique «Regard féminin». On citera Mémoires d'émigrés et Inchallah dimanche de Yamina Benguigui, Comme une image d'Agnès Jaoui et Mel watni de Fatima Belhadj. Le second volet de cette célébration sera centré sur le thème «Des femmes et des images». Au programme, des œuvres axées sur la femme et l'image comme le Premier pas de Mohamed Bouamari, Une femme pour mon fils d'Ali Ghanem, la Citadelle de Mohamed Chouikh, la Montagne de Baya d'Azzedine Meddour et la Vie rêvée des anges d'Erick Zonca.En outre, une exposition d'affiches de films embellira durant tout le mois le hall de la cinémathèque d'Oran. Des rencontres-débats avec les artistes et les critiques de cinéma seront également organisées. Les courts et moyens métrages s'inviteront aussi sur l'écran de la Cinémathèque le temps d'honorer la gent féminine. Petite surprise, les organisateurs ont prévu de projeter quelques pièces théâtrales filmées. Une manière de souligner l'étroite liaison entre les deux arts.Par ailleurs, le moment n'a jamais été aussi propice pour évoquer la doyenne des actrices algériennes, Keltoum. C'est à travers la projection de ses plus beaux films que l'établissement rendra hommage à cette femme artiste et militante, celle qui a osé braver les interdits pour imposer son talent, servant ainsi d'exemple aux générations à venir. Parmi sa riche filmographie, le public oranais aura la chance de revoir le Vent des Aurès, réalisé en 1966 par Mohamed Lakhdar Hamina, un chef-d'œuvre dans lequel Keltoum joue le premier rôle, Hassan Terro (Mohamed Lakhdar Hamina, 1968), les Spoliateurs et les Déracinés de Lamine Merbah, Hassan Taxi de Slim Riad (1982) et Hassan Niya de Ghaouti Bendedouche (1989).L'honorable parcours et la dimension pluri-artistique de l'actrice seront mis en relief lors d'une table ronde qui sera animée par l'universitaire et critique cinématographique Mohamed Cherif Ghebalou. Agée de 96 ans, Keltoum estun véritable mythe du cinéma et du théâtre algériens. Découverte en 1935 par le défunt Mehieddine Bechtarzi, elle s'est produite par la suite dans une vingtaine de films et plus de 70 pièces théâtrales. W. S.