Le nom de Keltoum est intimement lié dans l'histoire de l'évolution du théâtre après l'indépendance. Cet art a été particulièrement vivant dans les années soixante sous l'impulsion d'illustres hommes de théâtre algériens à l'image de Mustapha Kateb, Alloula, Boudia, Agoumi, Rouiched. Keltoum représentait la comédienne idéale pour les rôles principaux. Aussi a-t-elle brillé dans des pièces relevant de la comédie comme de la tragédie. Le nombre des pièces jouées est ainsi impressionnant. Il dépasse les soixante-dix. Ces pièces étaient l'œuvre de metteurs en scène nationaux et aussi d'auteurs de pièces classiques universelles. Keltoum a marqué ainsi en lettres d'or l'art de l'interprétation au féminin dans le théâtre. Sa présence sur la scène du théâtre algérien était de tous les instants. Faisant du théâtre une raison de vivre, elle jouait ses rôles avec passion, enthousiasme et engagement jusqu'à ce jour de l'année 1987 où les responsables du théâtre lui annoncent sa mise à la retraite. Choquée, elle se replie sur elle même, ne comprenant pas que l'on puisse mettre fin à sa carrière, alors qu'elle était en possession de tous ses moyens et capacités physiques et artistiques, qualités renforcées par une longue et riche expérience sur les scènes nationales et internationales. Cependant, la légende qu'elle a tracée dans le parcours du théâtre national n'a jamais été oubliée et des hommages publics lui sont été rendus régulièrement. Parmi les pièces qu'elle a interprétées, on se souvient avec émotion celle intitulée, «Une Rose rouge pour moi, que Keltoum a interprétée avec Agoumi. Cela se passait déjà en au cours de l'année 1966. Aujourd'hui, où cette grande vedette du théâtre n'est plus, nous ne dirons pas qu'elle n'est pas parmi nous, mais nous évoquerons l'expression sage des anciens qui disent, Elle a vécu. C'est avec âme et cœur que nous lui dédions, une rose rouge pour elle en référence au titre de la pièce qu'elle a admirablement interprété avec Agoumi.