Les prestations de la jeune réalisatrice palestinienne, Nejwa Nejjar, sont appréciées et sollicitées par les spécialistes du cinéma dans son pays et même en dehors, permettant ainsi une notoriété et un succès certains. Najwa Najjar s'est fait connaître du public en 2009 avec son premier long métrage, « Al Mor oua al romane » (Myrrhe et grenades). Au cours d'une rencontre à Alger, elle accepte, avec sincérité et humilité, de nous accorder cet entretien. Comment avez-vous effectué votre travail ? Notre travail a été très difficile car nous avons effectué le tournage de ce film dans des conditions sécuritaires déplorables. Sur place, nous étions une quarantaine. Nous avions le respect de l'autre. Le tournage s'est déroulé durant vingt-cinq jours, vingt et un jours à Naplouse et quatre jours à Bethlehem. A Naplouse, nous avons vécu des moments horribles. Chaque soir nous assistions à de vastes opérations d'incursion de l'ennemi israélien. Pourquoi le choix de Souad Massi ? Souad Massi est une femme particulière. On se sent en confiance auprès d'elle. En plus, j'entretiens avec elle une relation amicale. Votre œuvre est sur la liste des meilleurs films étrangers pour les prochains Oscars aux Etats-Unis, est-ce une finalité pour vous ? C'est vrai, c'est une fierté de décrocher des prix. Seulement, notre plus grand prix c'est d'avoir pu raconter une histoire intimiste et humaine sur la résistance palestinienne. On dit que votre œuvre est très humaine... A vrai dire, ce film est tiré d'une histoire réelle. J'ai vécu des moments extraordinaires. J'ai découvert différents publics, réactions et rencontres qui nous marquent pour la vie. Quels sont les souhaits que vous formulez dans l'avenir ? Mon premier souhait, c'est d'abord l'obtention de l'indépendance de tous les pays qui vivent de nos jours sous le joug du colonisateur. Je formule une prière à Dieu pour qu'il me l'accorde. Ensuite, mon autre espoir, c'est la poursuite du perfectionnement dans notre cinéma.