Le président du Conseil national économique et social (Cnes), Mohamed Seghir Babès, a plaidé, hier, pour la révision du système de subvention des produits alimentaires de première nécessité en ciblant les catégories les plus vulnérables et les nécessiteux. « Il n'est pas normal que tout le monde bénéficie des produits subventionnés par l'Etat. Il faut préparer un plan de reconfiguration du développement d'équité sociale, qui porte essentiellement sur le ciblage des catégories les plus vulnérables », a-t-il affirmé, lors d'un point de presse, animé en marge de la conférence internationale relative au processus institutionnel de suivi et d'évaluation de l'équité en matière de politiques sociales. « Si la situation du marché pétrolier continue à se dégrader, on sera obligé de travailler davantage sur le développement politique et social et veiller à davantage d'équité et de politiques sociales », a précisé le président du Cnes, qui a rappelé que l'Algérie a recensé, par le passé, les couches sociales vulnérables « mais de manière administrative ». Dans ce sillage, il a signalé la mise en place d'une cellule de suivi et d'évaluation du marché pétrolier. « Cette cellule permettra la rapidité de la prise de décision. Nous avons les amortisseurs et les réserves, mais si la crise persiste, il me paraît évident de revoir un certain nombre d'engagements », a-t-il souligné. Exemple, « renoncer à certains investissements » liés aux infrastructures lourdes. « Ce sont des dépenses lourdes sans retour d'investissement. Si les objectifs ont été atteints pour l'essentiel des infrastructures, dans les secteurs routier, aéroportuaire et de l'eau, l'effet de la chute du pétrole est préoccupant, notamment son effet négatif sur l'effort du développement », a-t-il averti. A une question sur les risques de cette décision sur la paix sociale, le responsable a tenu à rappeler que l'Algérie a adopté depuis l'indépendance une politique sociale de soutien. « C'était la stratégie adoptée par tous les pouvoirs, les présidents et les gouvernements algériens qui se sont succédé depuis l'indépendance, une stratégie inspirée de l'appel du 1er Novembre 1954 », a-t-il expliqué. Le président du Cnes a plaidé pour la diversification de l'économie nationale. « Une économie qui produit des services aussi et assure de nouveaux postes d'emploi », a-t-il précisé. Au sujet du rapport de la mission menée par le Cnes, sur instruction du président de la République, relative au développement local, Babès a indiqué avoir remis un rapport de 50 recommandations au chef de l'Etat. « On a constaté des disparités sociales en matière d'emploi, d'éducation, de logement, de transport, de santé publique, de relation entre administration et administrés et entre élus et citoyens. L'emploi reste l'une des préoccupations majeures des citoyens », a-t-il résumé.