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« La presse algérienne doit éviter les travers des médias occidentaux » Jean-Jacques Jespers, vice-président du Conseil de déontologie journalistique de Belgique
Ancien journaliste à la radio-télévision belge (RTBF), licencié en journalisme et communication de l'université de Bruxelles, Jean-Jacques Jespers est aujourd'hui vice-président du Conseil de déontologie journalistique de Belgique. Hier, il était l'invité du journal régional de Constantine, Annasr, pour animer un cycle de formation au profit des correspondants locaux. Le thème retenu pour son intervention était « L'autorégulation : une réponse prometteuse aux défis actuels du journalisme ». Le conférencier a fourni des repères utiles pour la compréhension de la déontologie, ses objectifs, les conditions de son existence, les devoirs et les droits des journalistes dans l'exercice de leur métier, le tout appuyé d'une série d'exemples illustrant quelques dérapages de la presse belge. Jespers définit, ainsi, la déontologie comme étant « un mot magique » derrière lequel on s'abrite souvent par excès dans un sens ou un autre. « L'intérêt général ne se rapporte pas forcément à la curiosité du public. L'information est d'intérêt général lorsqu'elle apporte un savoir collectif, elle sert donc à celui qui la reçoit, contrairement à la communication qui sert à celui qui la conçoit. Malheureusement, les médias ne répondent pas toujours aux conditions requises dans le respect de la déontologie », a-t-il observé. La mise en place d'un organe d'autorégulation, comme cela a été décidé en Algérie, permettra, selon l'orateur, de clarifier les droits, les devoirs ou les interdictions de la profession, avec comme objectifs de « garantir l'exercice par des tiers de droits fondamentaux, limiter l'emprise de l'Etat sur leur activité et protéger celle-ci contre des menaces réelles ou potentielles et contre l'opprobre social ». Cependant, l'existence même d'une déontologie est soumise à certaines règles telles que la garantie des libertés fondamentales et d'institutions démocratiques, d'un marché médiatique pluraliste, ainsi que de bonnes conditions socioprofessionnelles pour les journalistes. Concernant le dispositif de régulation du Conseil de déontologie belge en matière de sanction en cas de dérapages ou de diffamation constatés, Jespers a affirmé qu'en Belgique la sanction est purement morale. « On montre du doigt et on dit aux journaux vous avez commis une faute. Les médias sanctionnés sont obligés, dans ce cas, de publier un communiqué dans lequel ils avouent leur erreur », a-t-il expliqué. Interrogé au sujet de la presse algérienne, le conférencier y relève une évolution positive. « Mon vœu formulé est que la presse se professionnalise davantage, tout en évitant les travers des médias occidentaux », a-t-il souhaité.