La journée sans achats, décrétée pour aujourd'hui, fait polémique. Et pour cause, la Fédération nationale des consommateurs (FAC) s'est démarquée de l'appel lancé par l'Association de protection etd'orientation du consommateur et son environnement (Apoce). Les deux divergent sur le principe et affichent des points de vue différents. Si l'Apoce estime que cette initiative est importante dans la mesure où l'objectif est de dénoncer la flambée des prix injustifiée des produits alimentaires, la Fédération souligne que cette action n'est ni utile ni opportune. « Elle ne constitue pas la solution idoine pour régler le problème de l'inflation », a souligné vice-président et chargé de communication de la FAC, Menouar. « Une journée sans courses ne veut pas dire une journée sans consommation. Tout le monde sait, du simple citoyen jusqu'au Premier ministre, que les prix des produits alimentaire sont en hausse. Il faut agir tranquillement et dans la sagesse et cela ne sert à rien d'affoler les consommateurs », a-t-il estimé. De ce fait, il a informé que la Fédération a lancé un « travail professionnel pour élaborer des propositions scientifiques et techniques à même de solutionner le problème de régulation des prix des produits de première nécessité ». Mais à l'Apoce on développe un tout autre discours. Son président, Mustapha Zebdi, a souligné que cette action a pour but de tirer la sonnette d'alarme et interpeller les pouvoirs publics sur la hausse « sans cesse et sans motifs » des prix des produits de large consommation. Il a fait savoir que l'Apoce s'est lancée, depuis l'annonce de ce mouvement, dans des campagnes de sensibilisation à travers les réseaux sociaux et les médias comme elle a mobilisé des agents sur les marchés pour se rapprocher des consommateurs et les convaincre de l'importance d'une telle démarche. « L'opération de sensibilisation n'a pas été facile et certaines radios locales n'ont pas coopéré et ont refusé catégoriquement de diffuser l'appel de l'Apoce », a-t-il souligné. Ce qui a rendu également difficile la tâche à l'Apoce, c'est la réaction de la FAC. « La Fédération s'est opposée à notre action, ce qui a perturbé en quelque sorte les préparatifs. La campagne a été difficile. Nous agents ont été persécutés. Malgré cela, nous avons tenu à mener à bout notre mouvement », a-t-il dit, accusant la Fédération de vouloir casser le mouvement « pour des raisons que nous dénoncerons plus tard ». Il a toutefois fait savoir que plusieurs organisations nationales soutiennent cette action, « contrairement aux partis politiques qui ne se sont même pas daignés s'exprimer sur la question », a-t-il ajouté. L'essentiel pour Zebdi, c'est d'inciter les consommateurs à être au rendez-vous et surtout à être solidaires pour que cette action soit un succès. « Tout le monde doit s'impliquer pour dénoncer cette situation qui asphyxie de plus en plus les consommateurs notamment ceux ayant des faibles revenus », a-t-il estimé précisant que le pain et le lait ne sont pas concernés par cette inflation. Mis à part ces deux aliments, tous les autres produits alimentaires devront être boycottés, a-t-il précisé.