La cherté des produits de première nécessité ces dernières semaines fait réagir. L'Association de protection et d'orientation des consommateurs et de son environnement (Apoce) lance un appel pour boycotter les marchés le 20 décembre prochain. Par cette action symbolique, baptisée «Journée sans achats», l'association souhaite interpeller les pouvoirs publics pour mettre fin au dysfonctionnement qui touche l'ensemble des circuits de la distribution commerciale. «Le gouvernement est appelé à mettre fin à la cherté des produits», est-il souligné. Intervenant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, le président de l'Apoce, Mustapha Zebdi, souligne que «le gouvernement doit agir pour protéger le pouvoir d'achat des citoyens algériens, qui s'érode de manière continue». Il préconise «une politique concrète pour plafonner les marges de bénéfices sur les produits de première nécessité, dont les prix, pour certains articles, ont doublé, et ce, dans l'impunité la plus totale et sans le moindre contrôle». «La Journée sans achats» que lance l'Apoce le 20 décembre prochain est «une forme de contestation pacifique et citoyenne», insiste M. Zebdi. «Nous n'avons pas une obligation de résultats. C'est une obligation de ne pas se taire face à des agissements sans éthique. La parole doit revenir au citoyen algérien. Lui seul peut décider de la réussite de cette journée ou pas. L'essentiel est de mettre la lumière sur cette cherté scandaleuse des produits. Outre qu'elle n'est pas justifiée, elle est provoquée sans scrupules par les mafias des marchés», observe M. Zebdi. Et d'ajouter : «Les citoyens doivent se réapproprier les outils du boycott pour contrer les cercles occultes qui sont derrière la cherté des produits, encouragés par la déstructuration des circuits de distribution et l'absence de marchés de proximité.» Selon le président de l'Apoce, «plusieurs associations ainsi que des commerçants ont répondu favorablement à l'initiative, de même que des citoyens de divers horizons». Par ailleurs, Mustapha Zebdi estime que «la problématique est globale». «La situation est catastrophique. La sécurité alimentaire du pays dépend de paramètres extérieurs. Jusqu'à quand cette option du tout import continuera-t-elle ? Il est plus que nécessaire de penser à la relance économique et agricole», soutient-il. Enfin, le président de l'Apoce dit «recevoir des menaces et des intimidations, en raison des activités de son association». «Tout est fait pour détruire notre association. Mais cela ne va pas nous empêcher de militer et de dire la vérité aux consommateurs», déclare-t-il, déterminé.