Pour la tutelle, ces projets sont susceptibles d'augmenter la capacité d'accueil en dotant le secteur de 104.244 lits supplémentaires, pour un coût global de 340 milliards DA. Ces projets vont permettre, en outre, la création de 45.000 postes d'emploi directs. Cette année, le ministère prévoit la réception de 76 structures hôtelières dont 18 sont totalement achevées et 58 en phase d'équipement, a annoncé Zoubir Mohamed Sofiane, directeur de l'évaluation et du soutien des projets touristiques. Durant les dix premiers mois de l'année en cours, la commission nationale d'investissement touristique a examiné 265 dossiers d'investissement. Elle a accordé 165 avis favorables pour de nouvelles réalisations ou des actions de réhabilitation d'anciennes structures, pour une capacité totale de 19.400 lits, d'un coût d'investissement de 5,4 milliards de dinars. Ces projets prévoient la création de 5.200 emplois directs. Le programme de réhabilitation des structures hôtelières concerne 56 hôtels pour un montant d'un milliard de dinars. Pour Zoubir Mohamed Sofiane, le développement du secteur du tourisme repose sur une coopération entre le secteur étatique et privé et la contribution des autres secteurs. L'Etat s'est occupé de la réalisation des infrastructures de base, de l'aspect sécuritaire, de la promotion de la destination Algérie et de l'amélioration des conditions et du climat de l'investissement touristique. Le privé est appelé à contribuer dans la réalisation des infrastructures hôtelières et le développement des services de ce secteur stratégique qui représente « la véritable alternative au secteur des hydrocarbures ». En 2013, 173 dossiers d'investissement ont été traités par les banques dont 130 ont eu un avis favorable pour le financement. A propos de l'investissement étranger, le conférencier a précisé que quatre grands projets d'infrastructures sont inscrits dans le cadre du partenariat, dont deux à Alger, un Constantine et un Skikda. Cela s'ajoute aux « contrats conclus avec les investisseurs privés pour la mise en place d'un système de management qui sera supervisé et assuré par des compétences étrangères » et « les contrats de franchise et de label où des prestataires étrangers vont investir pour transmettre leur savoir-faire dans le domaine de gestion ». Ces efforts et réalisations rentrent dans le cadre de l'application du schéma directeur d'aménagement touristique dont l'objectif, à l'horizon 2015, est d'atteindre 2,5 millions de touristes réceptifs, 75.000 lits, 110.000 emplois et la formation de 40.000 personnels. L'accès au foncier se fait à travers l'aménagement des zones d'extension touristique (ZET). Ainsi, sur les 205 ZET prévues, les plans d'aménagement touristique (PAT) ont été lancés pour quinze ZET à Annaba, Chlef et Illizi. « Ces ZET seront attribuées auc investisseurs privés », a indiqué Abdelhamid Terguine, chargé de l'aménagement touristique. Les plans d'aménagement touristique sont en cours de préparation dans onze autres ZET, alors que les autres sont à l'étude. Toutefois, les investisseurs ont déploré « les entraves administratives » et « les retards enregistrés dans le financement et l'accès au foncier ». A Hammam Melouane, le projet de réalisation d'une station thermale enregistre un retard dû « aux coupures électriques ». « Ce qui nous occasionne des pertes et des retards considérables », a indiqué l'investisseur qui s'interroge sur « le rôle des collectivités locales » qui n'ont pas réussi à mettre en exécution « le plan de démolition des habitations menaçant ruine » et « de l'éradication des marchands informels ». A Aïn Defla, l'investisseur ne comprend pas le refus des autorités de lui accorder le permis de construire, et cela depuis 4 ans. « J'ai acheté le terrain avec mes propres moyens mais je n'ai toujours pas obtenu l'autorisation pour lancer mon projet », a-t-il affirmé. A Bouira, le propriétaire d'un hôtel au centre ville s'est vu refuser le financement d'un projet par une banque publique en raison de la non-rentabilité du projet. « J'ai continué la réalisation de ce projet sur mes fonds propres et ça marche à merveille. J'ai ensuite réalisé un troisième hôtel après avoir contracté un crédit chez une autre banque. Je ne comprends pas pourquoi on s'acharne à décourager les investissements de cette manière », a-t-il regretté. A Tipasa, un investisseur n'arrive toujours pas à lancer son projet consistant à aménager un espace vert et de loisir sur l'autoroute. « Depuis le dépôt de mon dossier, je n'ai reçu aucune réponse », a-t-il dit. Zoubir Mohamed Sofiane a rassuré les opérateurs de « la disponibilité du ministère à contacter les instances concernées pour régler ces problèmes en suspens ».