Bernardino Leon, le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), relance son offre de dialogue inclusif aux protagonistes libyens. Il a informé undi à Aguila Saleh Guieder, le président du Parlement, qu'il a rencontré lundi, à Tobrouk, en compagnie des délégués désignés pour participer au dialogue dit Ghadamès II, que le Conseil de sécurité a fixé au 5 janvier la prochaine réunion. Selon l'ambassadeur tchadien Cherif Mahamat Zene, le Conseil qui a exclu de ce dialogue les dirigeants des groupes armés terroristes, a élaboré une « feuille de route » s'articulant autour de trois points : cessez-le-feu et désarmement des belligérants, nouvelle constitution et formation d'un gouvernement élargi aux membres du cabinet parallèle installé à Tripoli et non reconnu par la communauté internationale. Une proposition que le parlement fustige vivement : la formation d'un gouvernement d'union nationale. A Tripoli et Tobrouk, Leon a dénoncé l'escalade militaire. Depuis le 14 décembre, Fajr Libya (Aube de la Libye), la coalition de brigades qui tient Tripoli, a ouvert un front, près des terminaux pétroliers de Ras Lanouf et Side. Les troupes de Khalifa Haftar, qui soutiennent le gouvernement de Tobrouk, mènent, elles aussi des opérations pour chasser Fajr Libya. Même le Sud a son lot de violences. Tantôt entre Touareg et Ansar Dine et Aqmi, tantôt entre Toubous et Touareg. « Cette escalade est une tentative directe de saper les efforts de dialogue politique, et ceux qui sont derrière visent clairement à saboter le travail destiné à parvenir à une solution politique dans le pays », leur dit-il. Et d'ajouter : « Le pétrole libyen appartient au peuple libyen et ne doit pas être manipulé par n'importe quel groupe » et « le dialogue est une exigence de la grande majorité des Libyens et il n'y a pas d'autre alternative ». « Il ne peut y avoir de gagnant dans le conflit militaire actuel », conclut-il. Lundi soir, les quinze ont fait savoir aux Libyens que la détérioration de la sécurité et l'afflux d'armes de l'extérieur malgré l'embargo les préoccupent profondément. Ils leur ont demandé « de cesser le feu immédiatement et de s'engager dans un processus de dialogue ».