La viande étant très chère, il est évident que le simple citoyen cherche à restreindre ses dépenses d'où son choix vers les volailles pour compenser la cherté de la viande. Or, il se trouve que ces dernières semaines, le prix du poulet ne cessent d'augmenter jusqu'à atteindre la fourchette allant de 350 à 400 DA le kilo. Ce qui est vraiment " énorme " pour le citoyen moyen… Quand on se rappelle que son prix variait entre 230 et 250 DA, le voilà qui double presque en quelques mois ! Ensuite, il est passé dans la fourchette entre 260 à 280 DA avant d'atteindre celle d'aujourd'hui avec un chiffre oscillant entre 350 et 400DA. Ainsi donc après la flambée des fruits et légumes qui n'a connu qu'une petite baisse voilà que le citoyen se trouve bien embarrassé en matière de viande et donc la volaille qu'il avait adoptée au détriment de la viande de bœuf et d'agneau. Seulement, ce qui inquiète le citoyen c'est le mutisme observé par les responsables concernés qui sont censés être là pour juguler ces prix. Le ministère du Commerce, en charge du contrôle et de la régulation du marché et celui de l'Agriculture sont donc bien appelés à faire cesser cette tendance à la hausse comme il l'a si bien fait récemment avec la pomme de terre qui a même frôlé les 100 DA le kilogramme avant que des points de vente de l'Etat ne soient ouverts. Les commerçants justifient cette hausse par la faible production et les aviculteurs argumentent par la cherté des prix des aliments de bétail. El Hadj-Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) avait même confirmé récemment cette hausse, indiquant que le prix du poulet a atteint les " 400 DA le kilo dans certaines régions ". Pour lui c'est dû à l'absence d'un plan de production agricole et d'approvisionnement stables. " La demande nationale est estimée à 400 millions de tonnes alors que la production ne dépasse pas les 300 000 tonnes ", argumente-t-il. Et là, le porte-parole de l'UGCAA pointe également du doigt l'absence de coordination entre le ministère de l'Agriculture et celui du Commerce. " Ils doivent faire des prévisions pour anticiper ", estime-t-il. Cette hausse va " peut-être ", s'accentuer selon M. Boulenouar. Dernièrement et face à cette situation de la flambée des prix du poulet à Oran, par exemple, le groupe avicole de l'ouest (ORAVIO) a mis d'importantes quantités de poulet congelé à des prix raisonnables. Et le poulet de qualité est cédé à 290 DA le kg. Cette disposition permettra de répondre en quantité, en qualité et à des prix compétitifs, à la forte demande en viande blanche. Ainsi des points de vente de la région de l'Oranie ont été bien ravitaillés en quantités suffisantes à prix raisonnable. Et pourquoi donc ne pas généraliser cette " aide " à toutes les régions dans un cadre bien organisé et bien décentralisé… Pourtant, faut-il bien le préciser, les pouvoirs publics n'ont pas hésité à accorder des facilitations aux aviculteurs et à supprimer certaines taxes pour juguler les prix. Mais, force est de constater que les professionnels de la filière ne semblent pas jouer le jeu…