Lors d'une rencontre inscrite dans le cadre des évaluations périodiques des activités du secteur, la ministre de la Solidarité a exprimé son mécontentement à l'égard des DAS qui en dépit, selon elle, des sommes colossales et une logistique importante mises à leur disposition, n'arrivent toujours pas à endiguer les poches de pauvreté. « Les DAS sont appelés à faire un bond qualificatif et fournir plus d'efforts afin de réaliser la feuille de route dont le but est de faire sortir les villages et les zones éparses de l'isolement et de la précarité », a souligné Mme Meslem. Et de rappeler à l'ordre les concernés. « A partir d'aujourd'hui, je ne tolère aucune erreur. C'est à nous de chercher les pauvres et de les retrouver pour les aider. Il n'est plus question qu'en 2015 avec une enveloppe budgétaire conséquente, des citoyens continuent de vivre dans la précarité. Le programme de développement solidaire est en marche et il faut le réussir en aidant les jeunes à créer leurs entreprises ». La ministre a également instruit les DAS d'établir la liste des démunis et des handicapés « pour mieux superviser les aides et mettre en place une carte nationale de ces personnes dans le besoin et maîtriser ainsi les dépenses de l'Etat », a-t-elle martelé, signalant que cette liste a été demandée il y a 8 mois « mais personne ne l'a encore préparée ». Dans ce contexte, Mme Meslem a assuré sur sa ferme volonté à lutter « implacablement » contre la pauvreté d'autant que les moyens sont disponibles. « L'Etat accorde au secteur de la Solidarité 29% de son budget soit l'équivalent de 2.500 milliards de dinars. Cette somme qui classe l'Algérie en tête de liste des pays du bassin méditerranéen en termes d'aides et est également le budget de tout un pays. Ceci nous incite et nous oblige à mieux gérer ce budget », a-t-elle observé. La ministre a mis en exergue les actions menées par son département pour lutter contre la pauvreté en partenariat avec l'Union européenne, puisque des accords ont été signés entre les deux parties dans ce sens. Le premier concerne le programme d'appui au développement local durable et aux actions sociales du Nord-Ouest de l'Algérie (PADSEL-NEA), doté de 70 millions d'euros. Il vise l'amélioration des conditions de vie des populations les plus vulnérables de six wilayas (Saïda, Tiaret, Tissemsilt, Aïn Defla, Chlef et Médéa). Le second est un programme d'action-pilote pour le développement rural et l'agriculture PADSEL NOA. Il a pour objectif une meilleure utilisation, valorisation et diversification des ressources au niveau local. Doté de 43,4 millions d'euros, il prévoit notamment le développement de produits locaux agricoles, artisanaux, culturels, touristiques et environnementaux dans quatre wilayas pilotes (Laghouat, Sétif, Aïn-Temouchent et Tlemcen). Un autre programme, ONG II, pour le renforcement des associations et un autre avec la Belgique d'une valeur de 5 millions d'euros pour lutter contre la pauvreté et l'isolement dans la commune de Sidi Fredj (Souk-Ahras) et les communes de Mrahna et Oualen, sont également prévus. L'Angem mise à contribution Présentant les objectifs de la feuille de route de l'année 2015 qui projette la réservation de 1% des postes de travail aux personnes handicapées, le paiement de l'allocation de la Nafaka, l'accueil de jour des personnes âgées, l'aide à domicile et la mise en place d'un plan de développement local participatif (PDLP) au sein des villages touchés par la pauvreté, le SG du ministère a précisé que « désormais l'aide financière aux associations se fera par le financement des projets présentés ». Il est prévu également la participation de l'Agence nationale de gestion de microcrédits (Angem) à ce plan en étroite collaboration avec l'Agence de développement social (ADS). « Nous mettons à contribution nos 48 directions à travers le pays, les 554 cellules d'accompagnement et de proximité dans 300 daïras », a indiqué le DG de l'Angem, Mohamed El Hadi Aoudjia. De son côté, le directeur des études et de la planification au sein de l'ADS, Noureddine Merkiche, s'est dit prêt à mettre en application les directives du ministère à travers « les 7 programmes dont nous disposons dont Tup-Himo (programme d'utilité publique à haute intensité de main-d'œuvre) et Blanche Algérie. Un autre plan de développement local participatif sera mis en place. « Le 15 janvier prochain il sera appliqué dans 10 communes les plus pauvres », a-t-il précisé.