Sous la thématique « Le pouvoir de 1,8 milliard d'adolescents et de jeunes et la transformation de l'avenir », le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) met sous les feux de la rampe les jeunes. « Vu leur grand nombre, les jeunes pourraient être considérés comme un redoutable défi, un fardeau grévant des ressources rares, mais ce serait une erreur, ce sont en réalité les architectes potentiels d'une transformation historique du bien-être humain », a indiqué, mercredi dernier à Alger, l'assistante représentante de l'UNFPA en Algérie, Ouahiba Sakani, lors de la présentation de l'état de la population mondiale en 2014. Ce document met en exergue le nombre croissant de jeunes qui constitue un poids imposant des contraintes supplémentaires à des ressources déjà sollicitées (santé, éducation, emploi...). « Avec les politiques d'investissements « voulues », la génération de jeunes la plus nombreuse peut apporter aux nations des producteurs, des entrepreneurs, des créateurs, des agents de changement et des dirigeants porteurs de solutions aux problèmes socio-économiques », a-t-elle suggéré. Le directeur de la population au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Ouali, a, de son côté, exposé les caractéristiques de la population algérienne. Cette dernière comptait, au 31 décembre 2014, 39,5 millions personnes. Les moins de 20 ans représentent 14,4 millions, les 20-59 ans représentent 21,7 millions, les plus de 60 ans sont au nombre de 3,4 millions et les 10-20 ans avoisinent les 9,9 millions. Pour ce responsable, l'Algérie doit faire face à trois défis : un taux de natalité en hausse marqué par l'augmentation du nombre des naissances qui sont passées de 589.000 par an en 2000 à 963.000 en 2013, une population conséquente en activité et un accroissement du nombre de personnes âgées. Pour le responsable au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), Nacer-Eddine Hammouda, il est important de retenir que les jeunes en Algérie ne représentent pas 70%, mais 28%. Mais il confirme dans son analyse qu'un changement de fond s'est opéré dans la société algérienne en termes d'instruction chez la gent féminine. « La tranche d'âge entre 20 et 24 ans représente plus de 30% d'universitaires alors que pour les jeunes hommes ce taux est de 20% », a-t-il précisé. « Dans certaines wilayas, elles sont plus de 50% à fréquenter l'université », a-t-il ajouté. Toutefois, il a signalé que dans ce beau tableau, il reste 1% d'analphabètes dans cette tranche d'âge. Il y a des filles âgées de 24 ans qui n'ont jamais fréquenté l'école ?