Karim Fayçal, interprète de chansons oranaises, a enregistré « Cha Khaliti », (Qu'as-tu laissé ?), un nouvel album chez « Belda Diffusion ». Il donnera un concert, aujourd'hui à 16h30, à El Mouggar. Dans un nouvel album réalisé en une année et demie par Karim Fayçal, on trouve plusieurs sujets autour de l'amour et de la société (huit chansons dans le registre sentimental et un « Gaâ Ennes », un titre composé dans des sons Chelali (patrimoine sahraoui). Les paroles sont de Wahiba Boudib, Saïd El Wahrani et Belhadri Belhadri. Quant à la musique, elle est assurée par Toufik Boumellah, Bey Bekay, Nabil Mouloud, Mokhtar Chaman et Tabet. Interrogé sur la situation de la chanson oranaise lors de la conférence de presse qu'il a animée hier à Alger, Karim Fayçal répond : « Dans la musique raï actuelle, c'est malheureusement le son qui prime et non les paroles. Le succès des chanteurs raï actuels est provisoire. La musique fait partie des langages universels et les codes qui découlent de ce langage permettent une très large interprétation et une réception très profonde. » Pour lui, la musique est indissociable de l'affectif, de la relation à l'autre. « La musique est un art très communicatif, très social. Elle procure un plaisir qui est d'ailleurs ambivalent. Il consiste à être en soi et en même temps hors de soi, donc en dehors de la réalité quotidienne », affirme-t-il. Avec son style musical à la fois ouvert sur le monde et profondément ancré dans la tradition musicale oranaise, Karim Fayçal espère gagner l'estime des mélomanes et s'imposer sur la scène artistique. Pour cela, il compte sur son talent, son dévouement et son intégrité. Karim Fayçal a débuté à l'âge de seize ans, il a pris part à plusieurs festivals et manifestations culturels comme le festival de la chanson oranaise, école Alhane Oua Chabab... N'ayant suivi aucune formation dans une école de musique ou dans un conservatoire, sa première expérience, il la doit à la chanteuse marocaine, Latifa Raafat, qu'il a côtoyée il y a quelques années. Soutenu par des artistes de renom tels Blaoui El Houari ou encore d'Abdelhalim Caracalla, il a appris les bases de la musique et fait des études en sciences commerciales section gestion. Ambitieux, il a poursuivi ses études pour décrocher un master et un doctorat. Comme projets, il compte se produire en duo avec deux artistes, Selama Alaoui Ismaïli, une Marocaine et Leïla Aziz, une Tunisienne.