Un artiste adulé par les jeunes Une pléiade d'artistes d'Oran s'est alliée pour le meilleur et pour le pire à l'occasion du coup d'envoi jeudi des soirées ramadhanesques de la ville d'Oran. C'est parti, le coup d'envoi a été donné jeudi. L'ambassadeur du chant oranais, Houari Benchenet, qui a ouvert le bal, n'a pas laissé les présents sur leur soif. Puisqu'il leur a proposé un plateau varié, aussi bien sur le plan de la recherche musicale que la richesse des paroles toutes pudiques et propres à savourer en communion. Le chanteur, qui a mis à contribution son large répertoire, n'a pas fait de grands efforts pour bercer les spectateurs au gré de ses meilleures oeuvres à l'exemple du célèbre tube qui continue à trôner parmi les premiers du classement des hits parades est intitulé Arsam Wahrane. Dans cette oeuvre, le chanteur décrit la cartographie de la ville d'Oran à travers laquelle il indique tous les importants repères qu'il considère comme impératif de se rendre sans risque de regret. Aussi, la chanson est un périple à travers l'histoire puisque le chanteur s'est ingénié à placer, dans son oeuvre, tous les faits saillants qui ont marqué la ville des Deux Lions. Houari Benchenet est fidèle à son style malgré le déferlement d'un nouveau type de chant phénoménal, le raï du 3e Millénaire. En outre, Houari Benchenet, dont la carrière artistique remonte à plus de 30 ans, se maintient, sans céder sur son style qu'il continue à soigner rigoureusement, ce qui lui a valu le titre d'ambassadeur de la chanson oranaise. En fait, l'enfant de Gambetta est lui aussi un chanteur de raï, le rai authentique. Il ne s'identifie à aucune des écoles du chant oranais hormis la sienne qu'il a créée et développée au fil des années en lui donnant un cachet original. Mais, parfois il lui arrive de se rabattre sur une forme de l'actuel raï dont les chansons reposent sur le verbe cru. En effet, Houari Benchenet a, à sous son actif, quelques oeuvres de ce genre adulées par les jeunes. Il s'agit, entre autres des chansons Je m'en fou d'être moins âgé qu'elle, Téléphone hrame. Ces deux chansons, dont la création remonte à plusieurs années, continuent à avoir du succès parmi l'audimat national. Tout compte fait, puisque les spectateurs présents au spectacle de jeudi n'ont pas cessé de harceler le chanteur, le sollicitant d'interpréter les deux chansons qui ont fait sa célébrité. L'artiste, tout en abdiquant, sans rechigner, a bien voulu satisfaire un public que l'on a faussement qualifié de féru du raï actuel, qui rime avec tous les mots et langues, quitte à déformer leur orthographe. Un autre fait saillant mérite d'être soulevé, il s'agit de l'alliance récente des artistes instrumentistes d'Oran, pour le meilleur et pour le pire et ce, en formant un orchestre commun à l'effet d'animer les soirées du Ramadhan de la ville d'Oran. D'aucuns ne s'attendaient pas à la réussite d'une telle fusion, étant donné que certains artistes, comme Amine Dehane, Dida Kader Bendida et le célèbre compositeur Toufik Boumelah ont été longuement et faussement considérés comme accompagnateurs exclusifs des chanteurs du raï alors que d'autres, tel El Bey Bekai, ont été, eux, rangés dans la case des artistes de musique classique. Les premiers, qui sont des purs produits des écoles nationales de la formation musicale, ont, en un laps de temps très court, pu mettre leurs instruments en harmonie avec les deux derniers qui ont été formés dans les célèbres écoles musicales russes. Le résultat final, a été concluant, a été bénéfique à l'ambassadeur de la chanson oranaise, Houari Benchenet, qui a réussi son spectacle.