Un spectacle purement algérien a été présenté avant-hier par le chanteur Fethi Tabet, à la salle Cosmos de Riadh El-Feth. Fethi Tabet avait fait une entrée fracassante sur les planches de la scène, vêtu d'un chapeau de cow-boy et d'un pantalon en cuir. Il avait commencé le concert par un chant soufi, ensuite d'un istikhbar hawzi. “Cela fait trente ans que je ne suis pas revenu au pays, je vais essayer de faire un istikhbar”, a-t-il annoncé au public. D'ailleurs, le chanteur n'a pas perdu la main, mais malheureusement durant le concert le son était mauvais et les paroles étaient difficiles à saisir. Aussi, a-t-il interprété plusieurs titres hawzi, chaâbi et andalou. “Nous avons fait le tour du monde. Dans chaque pays, on intègre la musique du pays. Pour l'Algérie j'ai concocté un programme spécial”, a déclaré le chanteur dès son entrée sur scène. Mais le public manquaient à l'appel, frustré de ne voir personne chanter et danser, Fethi Tabet était descendu pour faire lever le public. “Bougez-vous ! Nous ne sommes pas à l'opéra”, a-t-il clamé. Avec ses musiciens (au saxophone, basse, clavier, derbouka, violon et batterie), le chanteur a interprété des chansons dont les musiques étaient un cocktail de fusion de musiques reggae, raï, jazz, musique marocaine et oriental. Mais dans la deuxième partie du spectacle, ressemblait plus à une cérémonie de mariage avec les youyous des femmes et des titres comme Dor biha, ya chibani, Ana al warka el meskina et M'chat Aâliya. Une ambiance très festive régnait dans la salle. Fethi Tabet dansait sur des pas bien à lui avec un déhanché très spécial que Kamel Ouali n'arriverait à imiter ! Natif de Sidi Bel Abbès, l'artiste a pris des cours de chants oraux traditionnels, dès l'âge de onze ans. Par la suite, à la tête de son orchestre Renaissance, il parcourt le pays et organise pas mal de festivités après l'indépendance. Fethi Tabet part en France en 1980 et débute une nouvelle vie et une nouvelle carrière. Il parcourt le monde autant que luthiste, percussionniste avec son groupe. Son dernier album Médité, sur des musiques populaires chantées en français en arabe, il entraîne son public en Afrique pour passer à Cuba et atterrir en Jamaïque. L'originalité du chanteur demeure aussi dans la fusion des sons musicaux proliférés de ses musiciens venus de plusieurs horizons comme le Sénégal, la France, le Brésil et l'Algérie. Pour les dernières minutes du show, Fethi Tabet, avait chanté un titre en salsa très endiablé, mais aussi le titre algérien incontournable “One, two, three, viva l'Algérie”. La cerise sur le gâteau de ce concert est la reprise de Chahlet l'Aâyeni, version flamenco.