« L'exploitation du gaz de schiste n'est pas une urgence. » C'est ce qu'a indiqué, hier, à Alger, Belaïd Abdelaziz, président du parti El Moustakbel, dans une conférence de presse. A ses dires, il faudrait que « cette question lancinante » fasse d'abord l'objet d'un dialogue national, et ce pour arriver à instaurer un climat de « confiance » entre « les gouvernants et les gouvernés ». « Le Sud est une ligne rouge à ne pas franchir », a-t-il estimé, mettant l'accent sur le besoin de consolider aujourd'hui plus qu'hier l'unité nationale afin d'éviter tout débordement susceptible d'approfondir la crise. « En tant que politiciens, nous ne devons pas jouer avec le feu. Nous devons préserver les acquis de la nation », a enchaîné le patron d'El Moustakbal, convaincu que tout le peuple « est en droit de savoir comment et pourquoi exploiter le gaz de schiste ». Il a affirmé que cette question peut être différée en attendant l'ouverture d'un débat. Belaïd Abdelaziz a souligné, cependant, que dans ce genre de situation, des « manipulateurs, voire des lobbies économiques » en profitent pour amplifier les faits. Il a suggéré de recourir à d'autres énergies telles que le solaire ou encore l'uranium, toujours mal exploité en Algérie. « Il faut qu'il y ait zéro risque dans l'exploitation du gaz de schiste, qui nécessite de lourds investissements », a-t-il relevé. Sur les causes de la baisse des prix du pétrole, le président du parti El Moustakbel a parlé « d'un complot » auquel il faudrait faire face en adoptant « une politique prospective qui tienne compte de toutes les éventualités possibles ». Il a estimé néanmoins que la décision de recourir au gaz de schiste n'est pas due à la chute des prix du pétrole. Au plan politique, le conférencier se dit favorable à toute consultation autour du projet concernant la révision de la Constitution, sauf que le fait de changer de médiateurs à chaque fois confirme, selon lui, « l'absence d'une vision claire sur cette question ou l'inefficacité des institutions de l'Etat ». Pour élaborer une Constitution digne des attentes citoyennes, il faudrait, selon lui, « consacrer une réelle démocratie ». Cela passe inéluctablement, ajoute-t-il, par des élections transparentes qui soient organisées par une instance indépendance comme cela s'est fait en Tunisie. Au sujet des agitations que connaît la région de Ghardaïa, le leader d'El Moustakbel a estimé qu'elles sont assurément l'œuvre « de groupes d'intérêt ». Il a souligné, à ce titre, que le gouvernement a les moyens nécessaires pour apaiser « à temps » cette crise qui dure depuis deux ans.