C'est le jour «J» pour une autre confirmation. Dans les cafés, les restaurants, les cinémas et dans les domiciles, les regards des citoyens sont figés sur le petit écran. Tous ont pris leurs précautions pour ne pas rater la confrontation entre la sélection nationale et la zambie. Dès le coup de sifflet final, qui a vu la victoire des coéquipiers de Gaouaoui, les rues algéroises, désertes quelques instants plus tôt, ont été investies par les supporters. Les ruelles, les cafés et les salles de cinéma libèrent les acharnés du ballon rond. C'est l'euphorie totale. Des milliers de fans chantaient, dansaient au rythme des chants de victoire, ponctués de youyous. Il y avait même des orchestres improvisés qui se sont constitués un peu partout sur les placettes publiques. Celles de l'Emir Abdelkader, de Maurice Audin et les Trois Horloges de Bab-El-Oued ont été noires de monde. Chacun danse à sa manière et contribue aux scènes de joie inénarrables. Des centaines de véhicules envahissent les boulevards couverts du drapeau national. Dans les cafés, les accolades se mêlent, dans une ambiance de fête, aux klaxons des cortèges de voitures qui sillonnent les rues et les boulevards. «Merci Rafik, merci les Verts pour cette victoire. C'est comme ça qu'on vous aime !», scandaient des jeunes après le succès des Verts ouvrant grandes les portes de la qualification au Mondial. «C'est un pas qui me rapproche de Johannesburg, je vendrai ma voiture pour y aller», nous a confié un jeune dont le corps était bariolé aux couleurs de l'emblème national. Certains s'informent d'ores et déjà des formalités pour se rendre au pays de Mandela. «La victoire d'aujourd'hui a un goût particulier, puisque l'Egypte espère prendre la place de l'EN», a commenté un homme aux cheveux grisonnants qui danse comme s'il avait encore ses 20 ans. Les Verts sèment la joie et le bonheur. Qui a dit que le football est une spécialité proprement conçue pour les hommes ? Les scènes d'hier on prouvé le contraire. Des milliers de femmes ont défilé jusqu'au petit matin.