Si certains approuvent ces décisions, d'autres restent sceptiques. Pour la porte-parole du RND, Nouara Saâdia Djaâfar, le parti soutient les décisions du président de la République pour la création de wilayas déléguées dans le Sud et les Hauts-Plateaux, pour pouvoir rapprocher l'administration des citoyens qui, selon elle, avaient même bénéficié d'un programme de développement, à l'instar des autres régions du pays. « Nous saluons cette décision qui prévoit la création de zones d'activité dans le Sud. La décentralisation permettra aux habitants de ces régions d'éviter de faire des centaines de kilomètres pour une affaire administrative », estime Mme Djaâfar, qui approuve l'appel du président de la République au dialogue et à la communication avec les citoyens, concernant l'exploitation du gaz de schiste. « Le Président a bien précisé la position du gouvernement sur le gaz de schiste. Il a souligné qu'il s'agit d'une phase exploratoire consistant à évaluer nos ressources énergétiques. Il a insisté sur la durabilité du développement, en tenant compte du respect de l'environnement », a soutenu la porte-parole du RND. Le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja, estime, pour sa part, que les décisions prises par le président de la République lors du Conseil restreint sont très importantes. Il explique que la création des wilayas déléguées dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux permettra aux populations de sortir de l'isolement. Cette décision répond d'abord à la demande des citoyens qui exigent un cadre de vie meilleur, à travers un programme de développement local. « Le Président a rassuré que l'exploitation du gaz de schiste n'est pas à l'ordre du jour. Dans le même ordre d'idées, il a instruit les responsables de plusieurs secteurs de lancer une campagne de communication et de sensibilisation pour expliquer aux citoyens les avantages et les inconvénients de l'exploitation du gaz de schiste », a souligné Bouhadja. Pour le premier secrétaire national du FFS, Mohamed Nebbou, dans le fond, la décision du président de la République est bonne et juste, mais dans la forme, elle mérite plus d'explication, car le découpage administratif nécessite un large débat public pour décortiquer les avantages et les inconvénients que peut engendrer cette décision qui vise à créer des wilayas déléguées. « Notre souhait est de savoir ce qui a motivé cette prise de décision. On aurait aimé également que le gouvernement lance une campagne d'explication sur la nécessité de ces nouvelles wilayas déléguées, en invitant les responsables des institutions, des politiciens et des représentants de la société civile à ouvrir un débat afin que la décision soit partagée », a déclaré Nebbou. Concernant le gaz de schiste, le premier secrétaire national du FFS estime que le gouvernement devrait ouvrir un débat public avant de se lancer dans l'exploration de cette énergie qui a provoqué la colère des citoyens, en particulier dans les régions du Sud. « Le gouvernement doit ouvrir le débat sur tous les secteurs stratégiques et non seulement sur le gaz de schiste. Je pense qu'il y a beaucoup de points essentiels qui nous échappent sur ces dernières décisions. Nous sommes en train de les étudier pour pouvoir nous prononcer à travers un communiqué final ». Pour sa part, Sofiane Djilali, président du parti Jil Jadid, affiche son refus quant à l'exploitation du gaz de schiste, estimant que l'Algérie n'a ni la technologie ni le savoir-faire pour pouvoir éviter une catastrophe naturelle en polluant la nappe albienne du sous-sol du Sud algérien. « Ma position n'est ni dogmatique ni même religieuse en ce qui concerne l'exploitation du gaz de schiste. Récemment, j'ai fait un déplacement au Sud et croyez-moi, les manifestants veulent une date précise sur l'arrêt de l'opération du forage du gaz de schiste », lance Sofiane Djilali.