Aziz Younis, 60 printemps, dont une trentaine qui a fait bourgeonner une carrière vouée à la presse radiophonique. Elle vient d'être écourtée par un accident cardiovasculaire (AVC) à la veille d'une retraite méritée mais dont le défunt journaliste, réalisateur et producteur n'aurait jamais voulu, tant le métier lui tenait à... cœur. Lui qui aimait passionnément ce métier qu'il disait ingrat, dans un pléonasme connu des gens de la profession. Lui, était versé dans la presse sportive, le foot, dont il aimait débattre et pratiquer aussi. Une rubrique qui a sorti le meilleur cru de journalistes. Aziz Younsi en fait partie, et c'est le début d'une longue et belle aventure qui l'a mené vers la réalisation et la production d'émissions culturelles, une autre passion, partagée sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. De longs et beaux voyages vers des destinations colorées et multiples de ce grand et vaste pays qu'est l'Algérie qu'il aimait à sa manière. Et la manière Younsi, c'est aller à la rencontre d'artistes de tout bord pour parler de leur ville et leur passion : écrivains, journalistes, artistes peintres, chercheurs, enseignants, anthropologues... pour dire une région, un métier, une Algérie... « Carnets d'Algérie », « Une ville, un auteur », ou encore « Un livre, un auteur » faisait faire ainsi à l'auditeur le tour du pays en quelques heures. Le prétexte tout trouvé pour conter la richesse intellectuelle et autres du pays. Puis cette signature à l'autre émission de divertissement du matin qui porte sa touche particulière à travers des questions inhérentes au sport et à l'Algérie patrimoniale... Le patrimoine journaliste doit faire aujourd'hui sans lui et sans ceux qui l'ont précédé ces dernières années et tout récemment. Aziz Younsi a été inhumé hier au cimetière El Alia. En emportant avec lui ces rarissimes amours pour un métier noble et bon à vivre. Malgré tout.