Photo : Makine F. Le nouveau projet de loi relatif à la cinématographie a été soumis, hier, aux députés dans le cadre d'une séance plénière présidée par M. Abdelaziz Ziari. «L'activité cinématographique est une activité industrielle et commerciale», dira Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, dans son exposé, en reconnaissant sans ambages les lacunes dont souffre ce secteur. Après avoir noté que ce domaine comprend la production, la distribution, l'exploitation, la diffusion, l'importation ainsi que la sauvegarde et la préservation des archives filmiques, Mme Toumi fait savoir que le cinéma est régi jusqu'à maintenant par une seule ordonnance datant du 17 mars 1967. Laquelle a subi un seul amendement en 1990. Ce qui justifie la mise en application de ce nouveau texte de loi. «Le texte actuel est dépassé par le temps au regard des multiples développements structurels qu'a connus ce secteur à l'échelle internationale», déplore la ministre de la Culture, en indiquant à ce titre qu'après avoir évalué l'ancienne ordonnance, il a été décidé d'annuler 12 articles et d'actualiser 22 autres, dont 4 qui ne sont plus compatibles avec la réalité. Mme Toumi précise que sur un total de 76 articles contenus dans ce texte, 38 n'ont pas été mis en vigueur. C'est sur la base d'une nouvelle approche, faisant le distinguo entre ce qui est organique et législatif, qu'a été élaborée cette nouvelle loi ayant réduit le nombre d'articles portant sur le contrôle de l'activité cinématographique de 10 à un seul article (le 9), en remplaçant, signale-t-elle, le mot « contrôle par le mot visionnage au préalable du travail cinématographique», à l'instar des principes appliqués par les Etats développés dans ce domaine. Le fonds national de promotion de l'art et de l'industrie cinématographique et le financement des films sont régis selon la nouvelle loi par un seul article aussi, signale Mme Toumi, qui explique que la réduction des articles a assurément un but synthétique, n'influant en rien sur le rôle prépondérant de l'acte cinématographique, auquel le président de la République accorde un intérêt particulier. RÉOUVERTURE DES 300 SALLES DE CINÉMA FERMÉES : TOUMI SOLLICITE LES DÉPUTÉS Mme Khalida Toumi tient à préciser cependant dans son exposé que la moyenne de la production des films longs métrages réalisés annuellement était de l'ordre de 10 à 15. Hormis en 2007 qui a vu la diffusion de plus de 84 films dans le cadre de la manifestation Algérie, capitale de la culture arabe. Annonçant sur sa lancée la réalisation également de plus de 60 nouveaux films à l'occasion de la prochaine manifestation Tlemcen, capitale de la culture islamique. A l'endroit des députés, la ministre plaide pour la promotion de l'investissement cinématographique et pourquoi pas accroître la taxe sur la publicité attribué à ce domaine aujourd'hui de l'ordre de 1% seulement. Toumi souhaite la hisser à 5%. Dans le même contexte, la ministre de la Culture appelle les députés à contribuer à la réouverture des 300 salles de cinéma fermées, en expliquant que la tutelle n'a pas l'intention de les gérer, mais de les restaurer, sur la base d'un cahier de charges bien établi.