La ministre de la Culture, Khalida Toumi, l'avait annoncé lors de l'avant-première mondiale du film, Hors-la-loi à Alger et le Président Abdelaziz Bouteflika l'a approuvé en Conseil des ministres: le cinéma algérien aura tout «le soutien» de l'Etat. Après près de 20 ans de traversée du désert, suite à la dissolution des entreprises étatiques le Caaic et le l'Enpa, le cinéma algérien qui avait tenté l'expérience sans succès de la privatisation, revient au bon vieux soutien de l'Etat. Le cinéma algérien n'a survécu jusqu'ici que grâce au soutien du ministère de la Culture et de la Télévision nationale. L'expérience de production privée n'a pas été concrétisée à cause du manque de stratégies et l'absence des salles de cinéma pour l'exploitation. Depuis son arrivée à la tête du ministère de la Culture, Khalida Toumi n'a eu de cesse de demander les moyens pour la réhabilitation des salles obscures, condition sine qua none pour la relance du cinéma en Algérie. Ainsi, après étude du projet en réunion du gouvernement présidée par Ahmed Ouyahia, le projet de loi fixant les règles générales relatives à l'industrie et à l'activité commerciale cinématographiques a été étudié et approuvé en Conseil des ministres par le Président Bouteflika. Ce texte vient régir l'industrie et l'activité commerciale dans le domaine du cinéma et les promouvoir en tant que vecteurs de diffusion de l'identité, de la culture et de l'histoire nationales, d'ouverture sur le monde, et de promotion des valeurs de tolérance, de convivialité et de paix. A ce titre, la réalisation, l'exploitation, la diffusion et la distribution des oeuvres cinématographiques, ainsi que la projection publique de films à des fins non lucratives seront soumises à une autorisation du ministère chargé de la Culture, conformément aux règles universelles en usage. Ce projet vise essentiellement à aller vers le retour de l'entreprise publique le Caaic (Centre algérien de l'art et l'industrie cinématographique). Toujours selon le même projet, l'exploitation des salles de projection cinématographique sera quant à elle soumise à un cahier des charges. Le texte institue le dépôt auprès de l'instance chargée de la conservation cinématographique, d'une copie des films nationaux et étrangers diffusés dans le pays à l'expiration des droits d'exploitation, ainsi que des films déjà produits ou à produire relatifs à la guerre de Libération nationale. Ce texte revient ainsi, comme du temps du défunt président Boumediene, vers la production des films sur la Révolution algérienne. Le texte indique aussi qu'en ce qui concerne la promotion de l'industrie cinématographique, de favoriser la production par des étrangers, de films en Algérie, avec comme condition le recours à des assistants nationaux... comme l'a si bien fait le Maroc depuis plus 50 ans. Il énonce également le principe d'une aide publique aux sociétés locales de production, de distribution, d'exploitation et de diffusion cinématographiques. Il prévoit enfin, un soutien à la formation aux métiers du cinéma et encouragement au profit des jeunes. Sensible à ce dossier, le Président Abdelaziz Bouteflika a insisté sur la régulation des activités liées au cinéma. Il a, notamment chargé le gouvernement de veiller à l'encouragement de la production cinématographique nationale, précisant que la réalisation des films liés à la lutte de Libération nationale, fera quant à elle, l'objet d'un soutien du budget de l'Etat. L'effet positif des productions Hors-la-loi et Benboulaïd a eu beaucoup d'effet sur ce projet. Le Chef de l'Etat a enfin instruit le gouvernement de veiller à encourager la réhabilitation des salles de cinéma et a également chargé le gouvernement de mobiliser le concours de la production cinématographique et de celle de la Télévision nationale, pour la proche commémoration du cinquantième anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale. Ainsi après plusieurs années de crise, le cinéma algérien, grace à cet important soutien va retrouver sa place dans le paysage cinématographique africain et maghrébin.