Annoncé à plusieurs reprises par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, le projet de loi portant sur le cinéma, a été adopté hier en conseil des Ministres. Il s'agit d'un texte assez cossu ayant pour objectif de régir l'industrie et l'activité commerciale cinématographique, en tant que vecteur de diffusion de l'identité, de la culture et de l'histoire nationales. De même qu'il s'est donné comme maîtres mots, l'ouverture sur le monde et la promotion des valeurs de tolérance, de convivialité et de paix. Dans son intervention, le président de la République a souligné que la régulation des activités liées au cinéma participe à la volonté de l'Etat de recourir à la relance de cette industrie et ce, dans le cadre des efforts publics pour la renaissance de la culture nationale. M. Bouteflika a d'ailleurs chargé le gouvernement de veiller à l'encouragement de la production cinématographique nationale, précisant que la réalisation des films liés à la lutte de Libération nationale fera l'objet d'un soutien du budget de l'Etat. Dans ce cadre, le chef de l'Etat a chargé le Gouvernement de mobiliser le concours de la production cinématographique et celle de la Télévision nationale, pour la commémoration du 50e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale dans le but de mieux faire connaître aux nouvelles générations, le tribut versé par leurs aînés pour l'indépendance ainsi que le progrès réalisés par le pays. Concrètement, la désormais loi sur le cinéma, propose une batterie de mesures, telles que la soumission conformément aux règles universelles en usage à une autorité dépendant du ministère de tutelle, de toute réalisation, exploitation et distribution des œuvres cinématographiques, ainsi que la projection de films à des fins non lucratives. L'exploitation des salles de projection sera soumise à un cahier de charge. D'ailleurs, le président de la République a instruit le Gouvernement de veiller à encourager la réhabilitation des salles de cinéma, tout en encadrant cette activité de sorte qu'elle respecte les valeurs de notre société et contribue à l'épanouissement de la jeunesse. En ce qui concerne l'exploitation des films, la nouvelle loi astreint le dépôt auprès de l'instance chargée de la conservation cinématographique d'une copie des films nationaux et étrangers diffusés dans le pays à l'expiration des droits d'exploitation, au même titre que des films déjà produits ou à produire relatifs à la guerre de Libération nationale. Par ailleurs, la nouvelle législation oblige les producteurs étrangers ayant des projets de films en Algérie de recourir à des collaborateurs nationaux. Une aide publique aux sociétés locales de production, de distribution, d'exploitation et de diffusion sera mise en œuvre. De même que des encouragements publics à la formation aux métiers du cinéma.