Le Maroc plie devant l'ONU. La Canadienne Kim Bolduc, représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, a fini, même après six mois d'attente, par prendre ses fonctions à la tête de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso), une instance créée en 1991 pour organiser, comme son nom l'indique, un référendum et non pour surveiller exclusivement le cessez-le-feu. Elle a entamé hier une visite aux camps de réfugiés sahraouis. Au menu de cette visite qu'elle a entamée à Smara, des entretiens avec des représentants du Front Polisario et du gouvernement sahraoui qui a régulièrement, à la différence du Maroc, exprimé sa volonté de coopérer avec les Nations unies pour trouver une solution au plus vieux conflit colonial en Afrique qui garantit le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. « Je suis très honorée de pouvoir participer à cet effort de paix dans la région », déclare l'ex-coordinatrice humanitaire de l'ONU en Haïti après avoir été reçue vendredi par les ministres marocains des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, et de l'Intérieur, Mohamed Hassad, deux parmi les responsables marocains qui se sont opposés jusque-là à sa nomination, sous prétexte qu'ils n'ont pas été consultés au préalable par Ban Ki-moon. Cette visite annonce, au grand dam de Rabat, celle de l'envoyé personnel de l'ONU, Christopher Ross dans les prochaines semaines. Même si celui-ci n'a pas révisé d'un iota le rapport qu'il a présenté au Conseil de sécurité le 10 avril dernier où il a souligné la nécessité de surveiller de manière « durable, indépendante et impartiale » les droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés. Lors de cette tournée, le diplomate américain préparera le rapport qu'il soumettre au Conseil de sécurité en avril prochain. Il y a fort à parier qu'il remettra sur le tapis la question des ressources naturelles et la nécessité de l'instauration d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme.