La création de cet observatoire a été proposée par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs et approuvée par le gouvernement. L'annonce a été faite, hier, par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, à l'ouverture des travaux de la conférence nationale des cadres du secteur et de la direction centrale. L'Observatoire aura pour mission de lutter contre toute forme d'extrémisme rituel, un phénomène qui risque, vu les cas enregistrés, « de prendre des allures inquiétantes ». Le ministre a reconnu que l'endoctrinement religieux et les cultes et pratiques rituelles non musulmans sont bel et bien réels, d'où la nécessité « d'immuniser les Algériens », les jeunes en particulier, contre d'éventuelles tentatives d'endoctrinement. Le ministre a affirmé que des espaces éducatifs ont été détournés de leur vocation pour servir de lieu d'endoctrinement, de cultes ou de pratiques non musulmans. Pour Aïssa, c'est le moment de faire échouer toute tentative prônant l'extrémisme religieux. D'ailleurs, c'est l'un des cinq axes débattus lors de la conférence nationale qui se tient depuis hier à Dar El Imam d'Alger. Selon le ministre, cette rencontre se veut un nouveau départ pour une meilleure prise en charge des problèmes relevés dans le secteur. Outre les mécanismes à mettre en place pour lutter contre l'extrémisme religieux et la révision du système de l'enseignement coranique, qui sera régi à l'avenir par la loi d'orientation du secteur, les ateliers issus de la conférence se penchent actuellement sur la problématique du fonds de la zakat. Le ministre a renouvelé la décision de geler le financement de la banque El Baraka par le fonds de la zakat. Il juge que les remboursements des crédits sans intérêts (qardh el hassan) sont insuffisants. A Alger, le remboursement n'a pas dépassé les 7% sur un montant global de 172 milliards de centimes. Selon le ministre, l'idéal serait de parvenir à une gestion qui profitera aux catégories vulnérables. Pour le moment, parmi les rares wilayas ayant enregistré un taux de remboursement relativement élevé, figure Jijel (50%). Parmi les dossiers ouverts lors de cette rencontre, il y a lieu de citer le projet de révision des programmes de formation dispensés dans les douze centres de formation des imams et l'actualisation du règlement intérieur de chacun de ces centres. Concernant le dossier des wakfs, le ministre a jugé nécessaire de revoir le cadre légal pour l'investissement dans les wakfs. Il a évoqué ainsi la possibilité de créer une institution indépendante en charge de la gestion de ces biens.