Une standing ovation a été réservée par le public à l'orchestre de musique châabie "El Gosto" à la fin du spectacle exceptionnel qu'il a donné, vendredi soir dans la capitale marocaine, dans le cadre du 12e festival Mawazine, rythmes du monde (24 mai-1er juin). Dans une salle archicomble, composée d'un public de diverses nationalités, l'orchestre accueilli par des youyous stridents au lever de rideau, a livré durant deux heures un concert digne des grandes soirées algéroises d'antan. Les dix-huit musiciens présents sur scène, en parfaite harmonie, se sont surpassés pour fournir à l'assistance des airs et des rythmes de cette musique populaire, associant plusieurs instruments dont la guitare, le luth, la mandoline, l'accordéon, le piano, la percussion, le bendir, etc. Les chanteurs Abdelmadjid Meskoud, Abdelkader Chercham, Cheikh Liamine, Robert Castel et Luc Cherki en interprétant, avec brio et professionnalisme, une quinzaine de chansons puisées des répertoires des maîtres du châabi, entre autres, Hadj M'hamed Al Anka (Lahmam), Hadj M'rizek (Kahwa wa Latai, Mouloudia), Dahmane el Harrachi (-Eli Rah ou Oula), Mohamed Zerbout (El ouelf kif sahel) Lili Abassi (Mazalni Hai) ont été longuement applaudis par un public conquis et connaisseur, n'hésitant pas à reprendre en chœur certains morceaux de cette musique née à Alger. En entonnant la chanson rythmée "Ah, Ah, Ah, Ghir Adjini", Abdelmadjid Meskoud a entraîné la salle (balcon et orchestre) dans une danse collective, alors que l'accordéoniste Mohamed El-Ferkioui et le chanteur Robert Castel se prêtaient sur scène à une danse typiquement algéroise. Le clou de la soirée aura été l'interprétation du tube mondial de Dahmane El Harrachi "Ya Rayah" auquel le public a répondu par des youyous et une explosion de joie. A ce moment-là, tout le monde dansait et chantait avec l'orchestre en parfaite communion tout en immortalisant ces instants par l'utilisation de caméscopes, appareils vidéo et photo numériques. Rencontrés à la fin de la soirée, les artistes Meskoud, El-Ferkioui, Cheikh Liamine et Chercham ont déclaré à l'unisson que le spectacle était "une réussite", du fait qu'il a été bien préparé et organisé dans le détail tant dans la sonorisation que dans les lumières. "Seul le travail paie, rien ne se fait par hasard. Il faut persévérer dans le métier que l'on fait. Que ce soit dans la musique ou dans tout autre domaine. L'essentiel, c'est d'aimer sa profession", a souligné Abdelmadjid Meskoud pour expliquer le succès du groupe qui a l'ambition de faire connaître ce style de musique à l'échelle internationale.