Le Conseil de sécurité a adopté hier sa première résolution sur les miliciens chiites qui ont pris en septembre le pouvoir à Sanaa avant d'étendre leur influence sur le centre et l'ouest du Yémen. Il les met en demeure de se retirer « immédiatement et de manière inconditionnelle » des institutions gouvernementales qu'ils contrôlent, libérer le président Abd Rabbo Mansour, son Premier ministre, en résidence surveillée et « s'impliquer de bonne foi dans les négociations » de paix menées sous l'égide Jamal Benomar, l'émissaire de l'ONU. Les « 15 » n'excluent pas de « prendre des mesures supplémentaires » si cette résolution n'est pas appliquée. Réclamant le rétablissement du président Hadi dans ses fonctions, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé jeudi la communauté internationale à « tout faire pour aider le Yémen à éviter le précipice ». Réunis samedi à Riyad, les six pays du Conseil de coopération du Golfe ont réclamé au « Conseil de sécurité de prendre une décision contre la milice chiite qui a pris le pouvoir à Sanaa sous le chapitre 7 de la Charte de l'ONU » qui prévoit des mesures coercitives allant de sanctions économiques à l'usage de la force militaire. « Le peuple yéménite ne cédera devant aucune menace », déclare le porte-parole des Houthis, Mohamed Abdessalam, affirmant que sa milice a engagé le Yémen « dans un processus d'autodétermination, à l'abri de toute tutelle » étrangère.